Des millions de Philippins ont été réveillés ce mercredi matin par une violente secousse, semant la panique parmi les habitants. A 8 h 43 (heure locale), selon l’Institut sismologique américain (USGS), un séisme de magnitude 7 a frappé le nord de l’archipel, faisant trembler des immeubles jusque dans la capitale Manille, située à quelque 300 kilomètres de l’épicentre, où plusieurs gratte-ciel ont été évacués. Le premier bilan fait état d’au moins quatre morts – deux ouvriers sur des chantiers, une femme écrasée par la chute d’un mur et une autre tuée dans une chute – et au moins une centaine de blessés.
Dans la ville de Dolores, située tout près de l’épicentre, des habitants terrifiés ont couru hors de chez eux et les vitres du marché local ont volé en éclats, raconte le commandant de la police locale Edwin Sergio. «Le tremblement de terre était très fort. Les tables de fruits et légumes sur le marché ont été renversées», explique-t-il, ajoutant que des fissures sont apparues sur les murs du commissariat. Une vidéo publiée sur les réseaux sociaux montre également des fissures sur une route goudronnée et le sol dans la ville de Bangued, mais aucun dégât visible sur les magasins ou les maisons.
Des glissements de terrain ont été signalés dans certains endroits de la région affectée, a indiqué le porte-parole de l’Agence nationale de gestion des catastrophes, Mark Timbal. Aucun dégât n’a en revanche été signalé sur les barrages alors que des opérations de déblaiement sont en cours sur les routes.
Un archipel habitué aux séismes XXL
Les Philippines sont régulièrement frappées par des séismes en raison de leur position sur la «Ceinture de feu», un arc d’activité sismique intense qui entoure l’océan Pacifique en passant par le Japon et l’Asie du Sud-est. Le tremblement de terre de mercredi est le plus puissant dans le pays depuis des années. En octobre 2013, un séisme de magnitude 7,1 sur l’île de Bohol, dans le centre du pays, avait fait plus de 200 morts et 400 000 déplacés. La secousse avait déclenché des glissements de terrain catastrophiques. Des dizaines de milliers de maisons ainsi que des églises historiques datant du début du catholicisme aux Philippines avaient été détruites.
Ce puissant séisme avait modifié le paysage de l’île et provoqué une spectaculaire «rupture de terrain», faisant remonter une partie du sol de jusqu’à trois mètres et créant un mur de roche au-dessus de l’épicentre. En 1990, un tremblement de terre de magnitude 7,8 dans le nord des Philippines avait fait plus de 1 200 morts, provoqué d’importants dégâts à Manille ainsi qu’une rupture du terrain sur plus de cent kilomètres.
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