Shireen Abu Akleh est certes morte assassinée, mais son œuvre va perdurer. L’Union de la presse francophone (Upf) et la Fédération internationale des journalistes (Fij) ont décidé de lui consacrer un prix destiné aux femmes journalistes. L’objectif est de donner sa vie en exemple à celles qui pensent qu’un monde égalitaire est possible.
Shireen Abu Akleh ! Assassinée un soir de mai 2022 dans l’exercice de ses fonctions, atteinte par une balle de l’Armée israélienne, elle restera éternelle ! La journaliste palestinienne d’Al Jazira va donner son nom à un prix. L’annonce a été faite jeudi à Benguerir lors de la cérémonie de clôture des 49èmes Assises de la presse francophone. «Shireen, qui a été tuée en mai dernier, est un exemple pour nous. Elle est le symbole de tous les journalistes qui risquent leur vie et meurent dans le cadre de leur fonction.
L’Afrique paie un très lourd tribut pour la liberté de la presse. Shireen est le symbole de ce courage. Nous avons souhaité remettre, chaque année, en collaboration avec la Fij, un prix en l’honneur des femmes journalistes et qui porte le nom de notre collègue assassinée», a déclaré Anne-Cécile Robert, la nouvelle présidente de l’Union de la presse francophone. Pour matérialiser ce prix, une convention a été signée avec la Fédération internationale des journalistes (Fij) le même jour. «Shireen Abu Akleh sera probablement heureuse de savoir qu’un prix portera son nom. Elle a été tuée le 11 mai 2022 d’une balle tirée par l’Armée israélienne», a affirmé Dominique Pradalié, présidente de la Fij, qui a profité de la fenêtre médiatique des Assises de la presse francophone pour rappeler la nécessité de garantir la liberté de la presse.
«Quatre confrères au Yémen sont dans le couloir de la mort. Il faut qu’on les aide. La Fédération internationale des journalistes fait tout pour que l’Assemblée générale des Nations unies adopte une convention contre l’impunité des assassins de journalistes et les commanditaires. Il faut que ce texte soit soutenu par chaque pays. Il faut que chaque pays le soutienne publiquement», a-t-elle ajouté. A en croire la présidente de la Fij, cette volonté de préserver la liberté de la presse n’est pas une demande exagérée. «Défendre partout et en tout temps la liberté de la presse, c’est notre objectif. Nous ne demandons que la possibilité de pouvoir correctement informer. Nous estimons que la libération de Julian Assange est urgente.
Ce journaliste australien est privé de liberté depuis 10 ans par la seule volonté des Américains et des Britanniques. Son seul tort est d’avoir révélé des crimes de guerre de l’Armée américaine en Afghanistan et en Iraq. C’est extraordinaire ! Nous voyons aujourd’hui les crimes de guerre de l’invasion russe en Ukraine dénoncés par le Président des Usa et en même temps, il poursuit le journaliste qui a publié des actes de crime de guerre. C’est paradoxal. Il est actuellement dans une prison de haute sécurité où il est menacé d’extradition aux Usa où il risque 175 ans de prison pour espionnage. C’est tout le problème des journalistes dans le monde», a-t-elle déclaré devant les 200 experts des médias venus de 30 pays pour échanger sur les enjeux de l’heure.
Place des femmes
Cette année, la place de la femme a été le fil conducteur des débats. S’il y a une convergence de vues sur la nécessité de placer la femme au centre du monde, le chemin, par contre, demeure difficile pour atteindre ce but. Entre le malheur de l’imposture, la misogynie et la volonté impératrice du patriarcat, ce n’est pas demain que les mentalités vont changer. Fortes de ce constat, elles, du moins celles qui étaient présentes sont désormais outillées pour ne pas répéter les erreurs de leurs prédécesseurs.
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