Face à la sécheresse et au risque de pénurie d’eau, le village de Rogliano en Haute-Corse a opté pour l’acquisition d’une unité de dessalement, une première dans cette île méditerranéenne, a indiqué son maire à l’AFP.
« On n’a plus le choix, on va être les pionniers en Corse à installer une unité de dessalement pour produire 500 mètres cubes d’eau potable par jour qui doit commencer à fonctionner vers le 10 septembre », a expliqué à l’AFP Patrice Quilici, maire de ce village situé à la pointe du Cap Corse qui inclut le port de plaisance de Macinaggio, très prisé des touristes.
L’eau potable de Rogliano est stockée dans un réservoir d’une capacité de 48.000 m3 et dont le niveau était au 1e août à 16.500 m3, sachant que le village voit sa population multipliée presque par 10 en été avec la venue de nombreux touristes. Avec pour conséquence une consommation d’eau potable augmentée à environ 1.000 m3 par jour, a détaillé le maire.
Le village « passe de 650 habitants l’hiver à 6.000 en saison » et connait déjà des restrictions d’usage de l’eau depuis le 1er avril, selon l’édile.
Les usines de dessalinisation sont de plus en plus présentes dans le monde qui compte aujourd’hui 1,5 à 2 milliards d’humains vivant dans des régions où l’eau manque au moins durant une partie de l’année, selon l’ONU.
Mais une étude des chercheurs de l’Université de l’ONU au Canada, aux Pays-Bas et en Corée du sud, publiée en 2019, a montré que les 16.000 usines de désalinisation installées dans le monde, qui produisent près de 100 millions de mètres cube d’eau dessalée par jour, créent plus de rejets toxiques que d’eau.
En moyenne, pour chaque litre d’eau douce générée, 1,5 litre de boue saline est rejetée, généralement dans l’océan, bouleversant les écosystèmes.
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