Dans une lettre adressée au ministre de la Santé, Christian Estrosi dénonce des effectifs « dramatiquement bas et inadaptés à notre subdivision ». Seulement 166 internes seront formés à Nice lors de la prochaine année scolaire.
Neuf en anesthésie, six en pédiatrie… Le nombre d’internes des hôpitaux niçois inquiète les professionnels du secteur. D’après la dernière publication du Journal officiel, pour l’année 2022-2023, seulement 166 seront formés à Nice. Un chiffre bas qui impacte le bon fonctionnement des établissements de santé.
« L’hôpital Lenval qui est l’hôpital pédiatrique, a du mal à fonctionner puisqu’il n’a pas suffisamment d’internes de pédiatrie. Quand il y a peu d’internes, ils sont de garde très souvent, ils sont très fatigués », regrette Jacques Levraut, le président de la Commission médicale d’établissement du CHU de Nice, à BFM Nice Côte d’Azur.
Il ajoute que « de ce fait, on est obligés de façon paradoxale, de recruter des médecins qui viennent du reste de la France ».
Un chiffre « déconnecté des besoins réels »
De son côté, le professeur Jean Dellamonica, vice-doyen de l’UFR Médecine de l’Université Côte d’Azur, estime qu’il est « urgent » de remédier à cette situation car le nombre d’internes n’a jamais été aussi bas. Il affirme qu’au moins 200 sont nécessaires pour que l’ensemble des filières soient sécurisées.
« Rapidement, qu’on arrive à monter aux alentours de 250/280 ce qui serait probablement le chiffre qui nous permettrait d’avoir un renouvellement suffisant et d’assurer toutes les spécialités dans notre région », continue-t-il.
Ce problème a d’ailleurs attiré l’attention du maire de la ville, Christian Estrosi. Dans une lettre datée du 22 juillet, il alerte le ministre de la Santé sur l' »urgence à réviser ces effectifs » sous-dimensionnés « par rapport à d’autres régions et par rapport à la densité de notre territoire est totalement déconnecté des besoins réels ».
Les effectifs « dramatiquement bas et inadaptés à notre subdivision. Les villes plus petites que Nice comme Nancy (330), Caen (237 ) ou encore Tours (298 ) et Reims (223) sont bien mieux dotées », affirme le maire de Nice dans sa lettre, ajoutant que « ce constat ne date pas d’hier ».
Il ajoute que « dans le domaine de la médecine de ville, les départs à la retraite non remplacés s’accumulent; dans certains services d’endocrinologie et de nutrition (…) les délais atteignent 6 à 9 mois pour un premier rendez-vous » et que la filière de médecine légale a « vu son unique poste supprimé ».
bmftv