Éruption volcanique en Islande : alerte à la pollution gazeuse

Alors que plus de 1800 personnes ont déjà visité le site de l’éruption volcanique de Merardalir, qui a débuté le 3 août, l’office météorologique islandais s’inquiète d’une possible pollution gazeuse à venir dans deux villes proches.

L’éruption volcanique qui a débuté le 3 août à Merardalir, sur les pentes du Meradalahnjúk dans le sud-ouest de l’Islande, a attiré plus de 1800 visiteurs dès la date de l’apparition de la fissure et les curieux continuent à affluer ! Localisé à environ 25 km de la zone métropolitaine de Reykjavík, le site de Merardalir est pourtant difficile d’accès et pourrait s’avérer dangereux du fait des émanations de gaz qui accompagnent l’éruption, notamment le dioxyde de soufre. La prévision de dispersion de gaz a d’ailleurs été activée le 4 août, par l’office météorologique islandais qui annonce une pollution gazeuse possible des villes de Vatnsleysuströnd (Vogar) et Reykjanesbær.

Les premières images de l’éruption.

Ces éruptions dites de fissure ou de « type islandais » n’entraînent généralement ni grandes explosions ni de dispersion de cendres dans la stratosphère. Les jets de lave atteignent ainsi 10 à 15 mètres. Le site a connu l’an passé une éruption qui a duré environ six mois et attiré plus de 435.000 touristes.


À 13h18 GMT aujourd\'hui, la lave a commencé à couler d\'une fissure au sol autour de Fagradalsfjall près de la ville de Grindavík sur la péninsule de Reykjanes. L\'éruption fait suite à une activité sismique intense au cours des derniers jours.

 Crédit : Halldor Björnsspn - Agence météorologique norvégienne

Une île située au-dessus d’un point chaud

Il y a en Islande environ 130 volcans actifs dont un grand nombre sont couverts de glaciers, soit la concentration la plus importante en Europe. Ce volcanisme important compose des paysages spectaculaires de volcans, geysers, sources chaudes et champs de lave. Cette activité est due à la position de l’île au-dessus d’un point chaud et de la dorsale médio-atlantique. Un point chaud, c’est au départ une anomalie thermique dans les profondeurs du manteau, qui fait remonter lentement de la matière vers la surface, ce que l’on nomme le panache. Près de la surface, ce panache déchire la croûte et jaillit sous forme de volcans. L’imagerie sismique a pu modéliser le panache islandais jusqu’à une profondeur de 2800 km environ dans le manteau.

L’originalité de ce point chaud, c’est qu’il jaillit exactement à l’endroit où la plaque océanique eurasienne s’écarte de la plaque nord-américaine à raison de 2 cm par an, formant la fameuse dorsale médio-atlantique. Cette immense ride qui partage l’océan Atlantique du nord au sud est le lieu où le magma du manteau affleure pour fabriquer continûment de la nouvelle croûte terrestre. Ce phénomène forme une gigantesque chaîne de volcans sous-marins sur 15.000 km de long. L’Islande en est la seule partie émergée.

sciencesetavenir

You may like