Star adulée et prometteuse, l’acteur est devenu l’anonyme de Hollywood. Il se souvient de cette époque où il n’y avait plus de place pour lui.
« Pourquoi tombons-nous ? Pour apprendre à mieux nous relever. » Cette maxime, issue d’un chef-d’œuvre cinématographique Batman Begins, colle parfaitement à la carrière de Mickey Rourke. L’acteur culte de Neuf semaines et demie a tout connu : la gloire, les déboires, la renaissance. La superstar adulée devenue un anonyme oublié est l’invité en 2005 de Thierry Ardisson, Tout le monde en parle – disponible sur INA ArdiTube. Mickey Rourke revient, sans fard, sur cette chute brutale.
Tout avait parfaitement commencé. L’Américain triomphe dans plusieurs films et le voilà déjà comparé aux plus grands, comme James Dean. Sauf que Mickey Rourke multiplie les mauvaises fréquentations et les mauvais choix de carrière : il refuse, par exemple, le rôle de Charlie Babbitt dans Rain Man (qui sera tenu par Tom Cruise). La raison ? Un combat de boxe qui lui a empêché de lire le scénario. Rourke ne se sent pas en danger : il a un manoir, une Rolls et dix motos. Toutes les filles l’idolâtrent. « J’avais tout et j’ai tout foiré. C’est un désastre total. À l’époque, je ne me rendais pas compte que c’était de ma faute. Je croyais que c’était la faute des autres, que c’était eux qui m’en voulaient », explique l’acteur.
« J’ai perdu mon âme »
« J’avais la grosse tête, je me prenais pour un génie, poursuit-il. On gagne beaucoup d’argent, tout le monde vous lèche les bottes, on commence à croire qu’on est quelqu’un de particulier. On pense qu’on ne va jamais se retrouver par terre. Et quand on y est, on ne pense pas que ça va durer 12-13 ans. » Mickey Rourke disparaît des écrans radars. Refuse un nouveau film, Pulp fiction (« J’allais me battre à Kansas City »). Il ne touche plus que 200 dollars par semaine et va faire ses courses loin de son quartier. « J’ai perdu mon âme. Il n’y a plus de place pour moi. Je me suis regardé dans la glace un jour, je ressemblais à Marv [un personnage de Sin City, NDLR]. J’ai compris qu’il fallait changer pour survivre. » Une seconde carrière s’ouvrait avec quelques films notables, comme The Wrestler. « Tomber sept fois se relever huit », dit le proverbe japonais.
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