Depuis quelques semaines aux États-Unis, une décision historique de la Cour Suprême a redonné aux 51 états le droit de légiférer sur l’avortement. N’étant plus protégé au niveau national, l’avortement a alors été interdit dans une dizaine d’états, et la situation est particulière au Nebraska. Dans cette région, une jeune fille de 17 ans vient d’être arrêtée après avoir pratiqué un avortement clandestin.
Si les preuves étaient minimes jusqu’à il y a quelques jours, tout a changé dans cette affaire quand le groupe Meta (Facebook) a décidé de livrer à la police l’ensemble des données personnelles de l’utilisatrice. Au sein des 24 Go de données, les forces de l’ordre ont retrouvé des discussions avec des amis, où elle mentionne l’achat d’une pilule abortive.
Facebook a livré la jeune fille aux autorités
La prise de cette dernière aurait entrainé la perte de l’enfant après la 20e semaine de grossesse, un crime au Nebraska depuis l’arrivée de cette nouvelle législation. Mais cette affaire soulève une vague d’indignation dans le pays. Tout le monde pointe ici du doigt le même responsable : Facebook.
Le premier des réseau sociaux a livré toutes les données personnelles de l’utilisatrice à la police sans se demander si les accusations portées contre elle étaient fondées. Dans un récent communiqué, la marque explique que “rien dans les mandats valides que nous avons reçus des forces de l’ordre locales au début du mois de juin, avant la décision de la Cour suprême, ne mentionnait l’avortement.
Les mandats concernaient des accusations liées à une enquête criminelle et les documents judiciaires indiquent que la police enquêtait à l’époque sur le cas d’un bébé mort-né qui a été brûlé et enterré, et non sur la décision d’avorter. Ces deux mandats étaient initialement accompagnés d’ordonnances de non-divulgation, qui nous empêchaient de partager toute information à leur sujet. Ces ordonnances ont maintenant été levées.”
Facebook continue sa déclaration en expliquant qu’à la vue des charges dans cette affaire tout cela aurait bien “mérité une inspection plus approfondie” de la part des forces de l’ordre. Facebook a donc livré les conservations WhatsApp et Facebook Messenger de la jeune fille, condamnant immédiatement cette dernière.
Facebook annonce la couleur concernant l’avortement
Agée de 17 ans elle sera jugée dans les prochains mois pour avortement illégal, avortement sans licence et disparition d’un corps. Elle encourt une peine de prison pouvant aller jusqu’à plusieurs années. Pour rappel, dans le Nebraska l’avortement est interdit au delà de la 20e semaine de grossesse, mais les politiques de la région voudrait descendre ce délai à 12 semaines et sous certaines conditions.
Aujourd’hui ce sont 18 des 51 états américains qui ont rendus l’avortement illégal. Face à cette décision historique, il a rapidement été demandé aux grandes firmes, notamment technologique, de prendre position sur le sujet. Si Apple, Google ou Disney semble avoir timidement accepté de payer les frais de transports pour les employés voulant avorter dans un état voisin du leur, ce n’est pas le cas de Facebook. Cette affaire explique d’ailleurs assez clairement quelle est la position du réseau social sur la question.
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