Cinq officines ont été sélectionnées dans trois régions pour expérimenter durant deux semaines la vaccination contre la variole du singe, a annoncé le ministère de la Santé, lundi 8 juillet. Il s’agit de tester l’organisation entre hôpital et pharmacie, le vaccin exigeant des conditions de conservation strictes.
Dans cinq officines, situées en Ile-de-France, Provence-Alpes-Côted’Azur et dans les Hauts-de-France, les pharmaciens pourront vacciner des personnes contre la variole du singe, à partir de mercredi, pendant cette expérimentation d’une durée de deux semaines, a précisé le ministère de la Santé à l’AFP.
Deux officines en Ile-de-France, deux en Provence-Alpes-Côte-d’Azur et une dans les Hauts-de-France ont été sélectionnées par les autorités régionales de santé, ajoute-t-on. Cette expérimentation testera les « modèles d’organisation entre les officines et les hôpitaux qui reçoivent les doses », afin de décider s’il est pertinent d’étendre la campagne de vaccination à d’autres pharmacies.
Évaluer le risque de pertes de doses du vaccin
Le vaccin anti-variole utilisé pour la vaccination contre la variole du singe doit être impérativement maintenu à très basse température (-80 °C) et « ne peut se conserver que quinze jours » une fois décongelé, explique le ministère. Les vaccins, bien que mono-dose, sont conditionnés dans des boîtes de vingt doses. « Il s’agira donc d’évaluer s’il n’y a pas de pertes de doses », précise le ministère. Il rappelle que, contrairement à la campagne de vaccination contre la Covid-19, les pharmacies ne pourront cette fois viser qu’un public limité.
Le public cible comprend notamment les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes rapportant des partenaires sexuels multiples, les personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples, les travailleurs du sexe et les professionnels exerçant dans les lieux de consommation sexuelle.
Face aux critiques d’associations et d’élus de gauche sur la lenteur de la campagne de vaccination, le ministre de la Santé François Braun avait déclaré, la semaine dernière, travailler à une expérimentation avec les pharmaciens. Pour ce faire, un arrêté sera publié au Journal officiel dans les prochains jours, indique le ministère. À ce jour, 153 centres de vaccination ont été ouverts sur le territoire et 20.322 personnes ont été vaccinées au 4 août.
Le 8 juillet 2022, la Haute Autorité de Santé a modifié ses recommandations à propos de la vaccination contre la variole du singe. La stratégie initiale consistait à vacciner les personnes infectées par le virus, dans les quatre jours maximum, et leurs contacts proches. Malheureusement, cela n’a pas permis de limiter suffisamment la propagation du virus de la variole du singe.
Désormais, toutes les personnes considérées comme à risque de contracter la maladie peuvent recevoir un vaccin. Pour accueillir ce public, plusieurs centres de vaccination ont été installés partout en France (la liste des centres est disponible ici), mais surtout en Ile-de-France, la région la plus touchée par la maladie. Faisons le point sur cette nouvelle stratégie vaccinale.
Les professionnels de santé ne sont pas, à ce jour, concernés par la vaccination contre la variole du singe, mais selon les cas (risque d’exposition, problèmes de santé), elle pourra tout de même être envisagée.
Imvanex et Jynneos, les deux vaccins disponibles
Les vaccins Imvanex et Jynneos ont une composition identique, seul leur nom commercial change. Ces derniers sont composés d’un principe actif : au minimum 105 unités infectantes du virus vivant modifié de la vaccine d’Ankara. Ces unités infectantes sont capables de stimuler efficacement la réponse immunitaire mais sont non-réplicatives, ce qui signifie qu’elles ne peuvent pas se répliquer dans les cellules humaines.
De plus, le virus de la vaccine d’Ankara ne provoque pas de maladie chez l’être humain. À cela s’ajoutent des excipients : trométamol, chlorure de sodium et de l’eau. Si ces deux formules ont été conçues au départ contre la variole, des études indiquent qu’elles sont efficaces à 85 % pour prévenir l’infection du virus de la variole du singe.
Le protocole vaccinal peut varier selon les profils :
Les contre-indications concernent les personnes ayant une allergie connue à l’un des constituants des vaccins. Les effets secondaires attendus sont les mêmes que pour n’importe quel vaccin : douleurs au site d’injection, fatigue, syndrome pseudo-grippal. Et plus rarement, des éruptions cutanées (en particulier pour les personnes déjà atteintes de dermatite atopique) et une sinusite.
La protection n’est pas immédiatement effective après la vaccination, il convient donc de respecter des gestes de prévention et d’hygiène simples pour limiter le risque de contamination.
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