Mali : Malgré la crise, le pays enregistre un taux de croissance de 3,1 % en 2021

Le ministre de l’Economie et des Finances a fait face à la presse ce jeudi 11 août 2022. Alousséni Sanou soutient que malgré la crise et les sanctions, le pays s’est montré résilient avec un taux de croissance de 3,1% en 2021 contre -1,2 en 2020.

«Le contexte est marqué par la persistance des effets des crises institutionnelles, sociales, sécuritaires, sanitaires, de l’embargo de la Cedeao et de l’Uemoa et de la crise ukrainienne. La crise institutionnelle a fortement perturbé les relations avec les partenaires techniques et financiers. Les appuis budgétaires généraux se font rares.

La crise liée à la pandémie de la Covid-19, au-delà des aspects purement sanitaires, pèse sur les dépenses publiques parce qu’elle rend nécessaire un soutien plus important de l’Etat aux ménages pour amortir les impacts du renchérissement des opérations du commerce mondial (prix du fret maritime, des redevances portuaires, des containers et de toute la logistique) et du prix de certaines denrées alimentaires (chute de production de sucre et d’huile au Brésil, en Inde et en Malaisie) », a déclaré le ministre de l’Economie.

Il a ajouté que la crise sociale perturbait fortement l’activité économique, donc les recettes et la croissance, sans compter son impact sur le cadre de vie, le climat social, la résilience et la sérénité des populations.

«La crise sécuritaire à quatre dimensions (terrorisme, grand banditisme et narcotrafic, rébellion armée et conflits intercommunautaires) pèse sur les dépenses et les recettes budgétaires : accroissement des dépenses militaires au détriment d’autres secteurs et perte de recettes fiscales à hauteur de plus de 3% du Pib à cause de l’absence des services fiscaux et douaniers à certaines frontières et parties du pays », a expliqué le patron des Finances.

A ces crises viennent s’ajouter en 2022, note Alousséni Sanou, les sanctions de la Cedeao et de l’Uemoa et la crise ukrainienne dont les conséquences ont fortement perturbé l’approvisionnement correct du pays et pourraient être négatives sur l’élan de la croissance amorcée en 2021.

Dans le même temps, il affirme qu’il fallait continuer de poursuivre les efforts allant dans le sens d’une meilleure trajectoire des indicateurs de performance économique et budgétaire en lien avec les programmes avec les partenaires techniques et financiers comme le Fonds monétaire international (Fmi) et les critères de convergence de la Cedeao et de l’Uemoa.

« Le constat est que face à tous ces défis, l’économie malienne est ressortie résilience en 2021 avec une croissance de 3,1 % contre -1,2 en 2020 et un déficit budgétaire maitrisé à 4,7% contre 6,2% en 2020 pour une prévision de 5,5% en 2021 Le taux de chômage est ressorti à 6,5% en 2021 (contre 5,7% en 2020). Dans le même temps, il était de 7,7% en Afrique subsaharienne et de 6,2 % dans le monde », confie M. Sanou.

Selon le ministre de l’Economie et des Finances, le taux d’inflation est resté maitrisé malgré les tendances internationales et les crises (covid-19, embargo et crise ukrainienne). Ainsi en 2022, le Mali connait un taux d’inflation de 5% contre 4,6% pour l’Uemoa et 3,6% au plan mondial au premier trimestre 2022.

Pour les produits alimentaires de grande consommation, le taux en glissement annuel en 2022 est de 11% au Mali contre 12% en Afrique subsaharienne et 13% au plan mondial. En glissement trimestriel, l’impact des mesures et des stratégies de riposte de l’Etat a été déterminant.

«Le taux d’inflation trimestriel s’est situé au niveau le plus bas (0,5%) derrière le Benin (-0,6%) contre 0,8% au Sénégal, 1,5 en Côte d’Ivoire, 2,1 au Niger, 2,8 au Burkina, 3,3 au Niger et pour une moyenne Uemoa de 1,5% », a révélé le ministre.

lejecos

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