Voilà plus d’un an et demi que les enquêteurs du Tarn sont à la recherche du corps de Delphine Jubillar. Mais rien. Les recherches se poursuivent et les pistes à explorer s’amenuisent. Reste l’hypothèse d’un enterrement dans un cimetière, qu’un caveau ouvert à Cagnac-les-Mines a soulevé il y a quelques mois.
Toujours rien. Alors que la détention de Cédric Jubillar, principal suspect présumé innocent dans la disparition de son épouse Delphine en décembre 2020, a été officiellement prolongée par la cour d’appel de Toulouse, aucune trace de l’infirmière d’Albi n’a encore été mise en évidence. Plus d’un an et demi après le signalement de sa disparition, les chances de retrouver un jour la dépouille de la jeune femme s’amenuisent. Ce n’est pas pour autant que les enquêteurs ont baissé les bras. Ces derniers songeraient ces derniers jours à fouiller le cimetière de Saint-Dalmaze, à Cagnac-les-Mines, avec l’espoir que le corps de Delphine Jubillar y ait été discrètement enterré par son meurtrier.
Et si cette hypothèse fait l’objet de sérieuses interrogations, c’est parce qu’en janvier 2021, les gendarmes chargés de l’affaire avaient inspecté le cimetière une première fois à la recherche de possibles indices et avaient été interpellés par un élément troublant. Un “caveau ouvert visiblement en chantier”, décrit Le Parisien dans un article ce mardi 5 juillet. Spécialisé dans la recherche de cadavre, le chien qui les accompagnaient s’était approché de l’emplacement, sans qu’aucune réaction n’éveille pour autant les soupçons des enquêteurs.
Cédric Jubillar, fin connaisseur des cimetières
Mais en février 2022, ce souvenir est revenu à la mémoire des gendarmes lorsqu’une amie de Delphine Jubillar a été auditionnée par la section de recherches de Toulouse, révèle Le Parisien. Cette dernière a en effet relaté une scène pour le moins étrange, survenue lorsqu’elle s’était jointe à Cédric Jubillar pour une journée de recherche, en mars 2021. Soit trois mois après la disparition de son amie. “Ce jour-là, je décide d’aller à Dalmaze, [Cédric] dit ne pas savoir ce que c’est et quand nous arrivons sur place il a l’air de bien connaître les lieux”, aurait alors raconté la jeune femme.
“Il me montre les joints des tombes du cimetière, il me fait un cours sur les joints propres, sales. Et il me dit ‘Et oui je m’y connais malheureusement’”, a-t-elle poursuivi interloquée avant d’en venir à la remarque très suspecte de Cédric Jubillar lui aurait faite : “Il y a une tombe pour laquelle il me demande de l’aider à ouvrir. II a ouvert le tiroir d’une tombe et s’est mis à rire et a dit ‘Merci, maintenant il y a tes empreintes avec les miennes’. Et il a rigolé.” Si ce témoignage est loin de prouver la culpabilité du suspect, incarcéré depuis un an, il a toutefois rappelé aux enquêteurs l’épisode qu’ils avaient vécu quelques mois auparavant dans le cimetière en question.
Ce n’est par ailleurs pas la première fois qu’un témoin rapporte les attitudes suspectes que Cédric Jubillar aurait eues après la disparition de son ex-compagne. En attendant de nouvelles fouilles et des éléments qui pourraient relancer l’enquête, les gendarmes continuent de passer au peigne fin les terres de Cagnac-les-Mines, “un ancien pays minier accidenté et riche en cavités profondes dont Cédric Jubillar a une connaissance intime”, selon Le Parisien. Les présumées confidences du plaquiste à son ancien voisin de cellule, qui aurait dit pouvoir enterrer Delphine sans que personne ne la retrouve jamais, poussent en tous cas les enquêteurs en ce sens.
gala