Trois personnes, dont deux policiers, ont été tuées et plus de 800 détenus se sont évadés dans la nuit de mardi à mercredi pendant l’attaque de la prison centrale de Kakwangura dans la ville de Butembo, dans le Nord-Kivu. Selon l’armée, cette attaque est l’œuvre des ADF en complicité avec des miliciens Maï-Maï locaux. L’opération a permis la libération d’un combattant ADF ainsi que de douze femmes identifiées comme ayant des liens avec ces combattants.
Certains portaient des mitrailleuses à l’épaule, d’autres transportaient leurs camarades visiblement blessés et quelques-uns tiraient des chèvres volées dans la ville. La courte vidéo montrant ces présumés membres des ADF se retirer de Butembo après l’attaque de la prison de Kakwangura a fait le tour du web en RDC. D’après l’armée, l’incursion était menée par environ 80 hommes lourdement armés et avait pour objectif le recrutement parmi les détenus de la prison. Que Butembo soit considéré comme une cible ne surprend pas vraiment certains experts en sécurité de la région.
Il se trouve que les militaires affectés aux opérations conjointes menées par les armées congolaise et ougandaise ne sont pas déployés dans la zone de Butembo. Pourtant, d’après les sources locales au sein des services des renseignements militaires, la ville est considérée comme un passage obligé de beaucoup de recrues ADF venant de la région ou des pays voisins. Elles passent par Butembo pour arriver à Mwalika. Cette zone située derrière la chaîne des montagnes de Rwenzori est considérée comme un centre de transit avant le déploiement dans l’espace appelé « Triangle de la mort ».
Collaboration entre groupes armés
L’autre grande inquiétude est la probabilité de collaboration entre les ADF et des miliciens Maï-Maï locaux, redoute l’armée. D’après des sources militaires, cet événement sera aussi au menu de la réunion d’évaluation des opérations conjointes menées par les armées de la RDC et de l’Ouganda qui se tiendra, sauf imprévu, à Kampala ce weekend.
RFI