Symbole de la lutte pour la liberté d’expression, Salman Rushdie a été poignardé au cou et à l’abdomen ce vendredi 12 août lors d’une conférence dans l’État de New York. Son état inspire de l’inquiétude.
L’auteur britannique Salman Rushdie, âgé de 75 ans, est dans un état critique après avoir été poignardé alors qu’il s’apprêtait à prendre la parole lors d’une conférence littéraire à Chautauqua dans l’État de New York. L’auteur des Versets sataniques, paru en 1988, est la cible depuis plus de trente ans d’une fatwa de l’Iran. Vers 11 heures, « un suspect s’est précipité sur la scène et a attaqué Salman Rushdie », a expliqué la police, relate Le Parisien. Victime de plusieurs coups de couteau, l’écrivain « a été transporté en hélicoptère vers l’hôpital le plus proche, où il a été opéré en urgence », a précisé le major de la police de l’État de New York, Eugene Staniszewski.
Quelques heures plus tard, l’agent de l’écrivain, Andrew Wylie, s’est exprimé pour donner des nouvelles de l’état de santé de son client et « les nouvelles ne sont pas bonnes », a-t-il confié au New York Times, avant d’ajouter : « Salman va probablement perdre un œil, les nerfs de son bras ont été sectionnés et il a été poignardé au niveau du foie », a-t-il détaillé. Il a aussi indiqué que Salman Rushdie avait été placé sous respirateur artificiel.
Salman Rushdie cible d’une fatwa
Né à Bombay et élevé dans une famille d’intellectuels musulmans non pratiquants, Salman Rushdie a connu le succès à la sortie de son roman Les Versets Sataniques, son quatrième, publié en 1988. Best-seller, l’ouvrage a été jugé blasphématoire à l’égard du Coran et de Mahomet par les fondamentalistes. L’ayatollah iranien Rouhollah Khomeini avait émis, en 1989, une fatwa demandant l’assassinat de l’auteur.
Jusqu’en 2007, Salman Rushdie a vécu de cache en cache, sous protection policière et dans la clandestinité, avant de reprendre les voyages et de refaire des apparitions publiques, tout en restant sous surveillance du gouvernement britannique, car il était fatigué d’être « un homme invisible. » « Son combat est le nôtre, universel. Aujourd’hui, plus que jamais, nous sommes à ses côtés », a notamment écrit sur Twitter le président français, Emmanuel Macron, dans la nuit du 12 au 13 août. L’agresseur présumé de Salman Rushdie, âgé de 24 ans, a été interpellé.
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