Le seul vaccin à l’étude contre la maladie de Lyme va bientôt être testé lors de la phase 3 des essais cliniques. Le but est de s’assurer de son efficacité et son innocuité.
Un seul vaccin contre la maladie de Lyme est actuellement à l’étude. Élaboré par Valneva et Pfizer, VLA15 s’apprête à être testé lors de la phase 3 des essais cliniques sur 6.000 volontaires, à partir de 5 ans, originaires des États-Unis et de toute l’Europe (50 sites participants au total). L’objectif est de tester l’efficacité et l’innocuité de VLA15 en comparaison avec un placebo.
Les volontaires recevront trois doses de VLA15, dosé à 180 µg, ou un placebo à 0, 2 et 9 mois. À la suite de cette première série d’immunisation, une dose de rappel sera administrée 12 mois après la dernière. Pour attester l’efficacité du vaccin VLA15, les médecins suivront l’apparition de la maladie de Lyme chez les personnes vaccinées et non-vaccinées.
La maladie de Lyme est causée par une bactérie, Borrelia burgdorferi, transmise par les tiques du genre Ixodes. Le vaccin VLA15 est un vaccin multivalent à sous-unités protéiques, c’est-à-dire qu’il ne contient aucun agent infectieux mais des protéines exprimées par celui-ci synthétisées en laboratoire. VLA15 permet de former une immunité spécifique à la protéine OspA, présente à la surface de Borrelia burgdorferi, qui la neutralise. Sans elle, la bactérie ne peut pas se transmettre de la tique à l’être humain lors de la piqûre. Valneva et Pfizer espèrent obtenir les résultats finaux de cet essai clinique en décembre 2024.
La maladie de Lyme touche plus de 100.000 personnes par an en Europe et 400.000 aux États-Unis. Selon une étude récente, les cas ont explosé de 375 % dans les régions rurales américaines et de 65 % dans les régions urbaines ces 15 dernières années.
Une société française de biotechnologie conduit des essais cliniques sur un vaccin pour prévenir la maladie de Lyme. Elle a récemment communiqué les premiers résultats de la phase 2 de son essai clinique en cours et ils sont prometteurs.
La société de biotechnologie Valneva, dont le cœur de l’activité est la création de vaccins contre les maladies infectieuses, travaille sur une solution contre la maladie de Lyme depuis plusieurs années. Cette infection bactérienne, causée par la piqûre d’une tique du genre Ixodes infecté par une bactérie du genre Borrelia, est difficile à diagnostiquer. L’érythème migrant, une tache cutanée rouge qui s’étend autour de la piqûre de tique, n’est pas systématique. Les autres symptômes, comme la fatigue, la fièvre ou les douleurs articulaires et musculaires, peuvent passer inaperçus.
De plus, c’est une maladie mal connue de la population, 35 % des Français déclarent n’en avoir jamais entendu parler, selon Santé Publique France. Résultat, le diagnostic de la maladie de Lyme tombe souvent tardivement quand les complications articulaires ou neurologiques sont déjà avancées. On compte environ 50.000 cas diagnostiqués en France chaque année.
Pour le moment, la prophylaxie de la maladie de Lyme est uniquement basée sur la prévention contre les morsures de tique et son extraction en cas de piqûre, l’antibiothérapie étant inutile pour cette infection. Une autre solution pourrait être la vaccination. Les premiers résultats de la phase 2 des essais cliniques du vaccin de Valneva, VLA 15, viennent d’être partagés dans un communiqué de presse de l’entreprise. Selon ces derniers, le candidat vaccin est efficace et sans effets secondaires sévères.
VLA 15, un vaccin au principe insolite
Le VLA15 a été testé contre un placebo sur 572 adultes en Europe et aux États-Unis, sains et âgés entre 18 et 65 ans. Deux doses ont été testées, 135 µg et 180 µg, avec, pour chacune, trois injections espacées de 28 jours. L’immunogénicité a été établie par un dosage des IgG anti-OspA. Selon ces résultats initiaux partagés par Valneva, les doses sont immunogènes et sans risques sévères. Le taux de séroconversion est situé entre 85,6 % et 97 % pour la tranche d’âge des 18-49 ans. Le communiqué de presse indique aussi que le vaccin est immunogène chez les personnes les plus âgées, particulièrement touchées.
Le vaccin VLA15 protège contre six sérotypes de Borrelia burgdorferi, l’espèce responsable de la maladie de Lyme en Europe et en Amérique du Nord, selon un mécanisme un peu particulier. En effet, après la vaccination, le système immunitaire produira des anticorps dirigés contre la lipoprotéine bactérienne OspA. Cette lipoprotéine est présente en grande quantité sur la surface de la bactérie quand celle-ci est dans l’intestin de la tique.
Ainsi, lorsque la tique pique, elle ingère les anticorps issus de la vaccination et la bactérie sera neutralisée dans le corps de l’acarien. Ce procédé vaccinal contre la maladie de Lyme est connu depuis les années 90, mais aucun vaccin l’utilisant n’a été commercialisé pour le moment. Valneva espère que VLA15 sera le premier.
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