En combinant les données astrométriques et photométriques du satellite Gaia de l’ESA concernant des étoiles dans la Voie lactée, il a été possible de préciser la chronologie de l’avenir du Soleil. Ou pour le moins, cette précision en est une bonne estimation.
Les progrès fulgurants de l’astrophysique nucléaire après la Seconde Guerre mondiale, complétant la constitution tout aussi rapide au cours des années 1930 de la théorie de la structure stellaire nous ont livré les clés de la vie et de la mort des étoiles, et donc bien sûr de celle qui nous concerne le plus : le Soleil.
Gaia doit fournir également des déterminations de la luminosité apparente et de la couleur de ces étoiles. La température déterminant la couleur d’une étoile selon la fameuse loi de Wien et la distance d’une étoile étant connue, on peut donc en tirer une luminosité absolue et dresser de façon plus précise une version du fameux diagramme des astronomes danois et états-uniens Ejnar Hertzsprung et Henry Norris Russell.
Ils l’ont proposé indépendamment au début des années 1910 et il s’agissait au départ de montrer comment les étoiles connues de la Voie lactée se répartissaient dans un diagramme donnant la luminosité et la classe spectrale de ces étoiles ou encore leur magnitude absolue en fonction de leur température. On obtient alors une répartition en « z » vue en miroir avec transversalement une bande où se concentrent la plupart des étoiles et que l’on appelle la séquence principale (Main sequence en anglais).
Les étoiles de différentes masses passent l’essentiel de leur vie sur cette bande à partir de leur naissance mais elles vont ensuite changer de place jusqu’à quitter la séquence principale à la fin de leur vie. Une meilleure détermination du diagramme de Hertzsprung-Russell (HR) va donc impacter ce que l’on sait de la vie et de la mort des étoiles.
Une présentation des premiers résultats de Gaia il y a quelques années.
5.863 analogues du Soleil découverts par Gaia
Dans un communiqué récent de l’ESA, l’astronome Orlagh Creevey, en poste à l’Observatoire de la Côte d’Azur, explique que c’est effectivement ce qui s’est produit grâce notamment au travail qu’elle et ses collègues ont produit à partir des dernières données de Gaia. Ce nouveau diagramme contient tellement d’informations très précises que les astronomes ont pu identifier des détails fins qui n’avaient jamais été vus auparavant, ce qui leur a permis d’en savoir plus sur le destin du Soleil.
En effet, alors que la masse des étoiles change relativement peu au cours de sa vie, la température et la taille de l’étoile varient considérablement à mesure qu’elle vieillit, devenant par exemple une géante rouge, puis une naine blanche (White dwarf en anglais). Ces changements sont entraînés par les types de réactions de fusion nucléaire qui se déroulent à l’intérieur de l’étoile, comme par exemple le début de la fusion des atomes d’hélium, et par la localisation à l’intérieur de l’étoile de ces réactions.
La nouvelle statistique ainsi dressée permet de conclure que le Soleil atteindra sa température maximale dans un peu moins de 4 milliards d’années et qu’il deviendra une géante rouge entre un et trois milliards d’années plus tard. La Terre sera devenue inhabitable bien avant, l’évolution de la luminosité du Soleil devant conduire à l’évaporation de ces océans dans environ un milliard d’années.
futura