Il y a quatre ans, la production de Marvel-Disney « Black Panther » réjouissait l’Afrique par son succès imprévisible bien au-delà du continent évoqué dans l’intrigue. Si le blockbuster dépeignait un pays africain galvanisant – surpuissant et à l’histoire exempte de colonisation –, c’est sur la planète entière que le nombre d’entrées en salle sera remarquable. Pas de phénomène de niche « afro ». Rien ne semblait donc devoir dissuader les producteurs de concevoir une suite aux aventures du Wakanda…
Rien sauf, peut-être, le décès, en 2020, à 43 ans, de Chadwick Boseman, interprète du rôle titre de Black Panther. Mais la rentabilité a ses raisons que la créativité ignore d’autant moins que les comics originels de la « panthère » avaient esquissé des scénarios de passation de super-pouvoirs. Le personnage incarné par Boseman devrait donc être annoncé mort dans la suite de la super-production. Un deuxième opus qui vient d’être non seulement confirmé mais dont les premières images viennent d’être dévoilées dans un trailer événementiel. Le long métrage est intitulé « Wakanda Forever »…
Entre les deux Black panther, Disney a enfoncé le clou de la diversité avec Miss Marvel, super-héroïne de confession musulmane et d’origine pakistanaise. Cette fois, pas d’Afrique ni de grand écran, certes – « Miss Marvel » est une série en streaming –, mais tout de même un point commun avec la suite des aventures du Wakanda : la volonté d’appuyer sur la notion de féminisation. Bien sûr, une bande-annonce allèche sans spoiler, mais l’imposant casting féminin est souligné par tous les observateurs. De même, le trailer s’ouvre sur une interprétation féminine du titre dédié aux femmes No woman, no cry.
Le combat du Wakanda contre l’Atlantis – autre civilisation secrète du Marvel Cinematic Universe – pourrait donc être dirigé par une femme. Ramonda mère de T’Challa, le Black Panther du premier film ? Shuri, la sœur prodige scientifique qui eut la faveur des anciennes bandes dessinées ? Nakia l’épouse du héros disparu ? Okoye la guerrière numéro 1 du Wakanda ? Novembre devrait répondre à ces questions…
Cette valorisation cinématographique de la femme est conforme à certaines cultures traditionnelles africaines dans lesquelles on dit que « la barbe exécute le jour ce que la natte dicte la nuit ». Elle rappelle également les grandes épopées des amazones, notamment du Dahomey. Elle semble enfin raccord avec les discours émancipateurs de l’heure, entre promotion de l’entrepreneuriat féminin et quête de parité politique.
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