Solomon Cherechevski est dans les années 1920 un jeune journaliste russe. Son rédacteur en chef remarque qu’il ne prend jamais de note, mais n’oublie jamais rien. Il le met alors en contact avec un neuropsychologue renommé, Alexandre Luria, qui constate que l’homme est capable de mémoriser des listes de soixante-dix mots et les restituer sans faute quelques heures… ou quelques années plus tard*. Son hypermnésie s’appuie sur une remarquable synesthésie.
« Sa mémoire est incontrôlable »
Née à New York, Jill Price a déménagé à Los Angeles à l’âge de huit ans : « Mon cerveau s’est alors cassé », résume-t-elle. Elle prend l’habitude de noter et mémoriser tout ce qu’elle peut de son passé regretté… puis de son nouveau quotidien. Un jour de l’an 2000, elle appelle à l’aide le neurobiologiste James McGaugh, qui dirige un centre de recherche sur la mémoire à l’Université de Californie à Irvine. En 2005, il publie un article décrivant le « cas AJ ».
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