Présidentielle au Brésil : Lula et Bolsonaro lancent la campagne dans des lieux symboliques

À deux mois de l’échéance électorale, les deux favoris de la présidentielle brésilienne ont marqué mardi le début de la campagne officielle. Le président sortant, Jair Bolsonaro, s’est rendu à Juiz de Fora, la ville où il avait été poignardé en 2018. Luiz Inacio Lula da Silva a donné son premier discours depuis l’usine automobile de Sao Bernardo do Campo.

La course à la présidentielle brésilienne est ouverte. Le président Jair Bolsonaro a lancé le premier, mardi 16 août, la campagne officielle pour le scrutin d’octobre au Brésil. Le sortant a choisi, comme l’autre favori, l’ex-président Lula, un endroit qui a profondément marqué sa carrière politique : celui où il a frôlé la mort en 2018.

Jair Bolsonaro était à la mi-journée à Juiz de Fora, « la ville où je suis né à nouveau », a-t-il dit en introduction de son discours. L’ancien capitaine de l’armée, 67 ans, a poussé la symbolique jusque dans les moindres détails en se hissant sur une estrade installée sur le carrefour même où il avait été poignardé par un déséquilibré.

Vêtu d’une veste noire boutonnée jusqu’au cou dissimulant les formes d’un gilet pare-balles, Jair Bolsonaro a égrené un discours chargé de déclarations patriotiques et d’allusions à Dieu et à la Bible.

Il a réitéré sa promesse de lutter contre l’inflation à deux chiffres, l’avortement, la drogue et de défendre la « propriété privée », brandissant la menace « communiste » au Brésil s’il perd les élections en octobre contre son rival Lula.

Une élection très « polarisée »
Luiz Inacio Lula da Silva, 76 ans, a choisi lui aussi une entrée en campagne dans un lieu empli de symbolisme : une usine automobile dans son fief de Sao Bernardo do Campo, près de Sao Paulo, zone industrielle où il a été tourneur-fraiseur avant de devenir leader syndical.

« Lula s’y est toujours rendu lors des moments marquants de sa carrière politique, pour renforcer son image de représentant des travailleurs », dit à l’AFP Adriano Laureno, analyste politique du cabinet de consultants Prospectiva.

« Quant à Bolsonaro, il veut se présenter comme un ‘élu de Dieu’ qui a survécu à l’attentat » de 2018, poursuit ce spécialiste, pour qui cette élection est « la plus polarisée depuis la redémocratisation » après la dictature militaire (1964-1985).

Les deux favoris sillonnent déjà le pays depuis plusieurs semaines pour aller au contact des électeurs, mais la campagne officielle, avec meetings et distribution de tracts, n’est autorisée qu’à partir de ce mardi. Les spots télévisés ne seront diffusés qu’à partir du 26 août.

Lula part favori mais l’écart se resserre
Lundi soir, un sondage de l’institut Ipec donnait une avantage confortable à l’ex-président de gauche, avec 44 % des intentions de vote au premier tour, contre 32 % pour le chef de l’État sortant. L’écart se resserre cependant. Fin juillet, une enquête d’opinion de l’autre institut de référence, Datafolha, faisait état d’un écart de plus important : 47 % pour Lula, 29 % pour Bolsonaro.

Le chef de l’État compte refaire son retard grâce aux aides sociales approuvées récemment par le Parlement lors d’un amendement à la Constitution controversé qui autorise exceptionnellement de nouvelles dépenses durant la période électorale.

La principale préoccupation des Brésiliens, selon les sondages, est la situation économique, marquée ces dernières années par des niveaux élevés de chômage et d’inflation qui ont sapé la popularité de Bolsonaro.

AFP

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