Condamné à mort par pendaison pour «blasphème», un chanteur de 24 ans a vu son appel être rejeté par la cour d’appel d’un Etat du nord du Nigeria. Il va faire appel devant la Cour suprême.
Ce mercredi, la cour d’appel de Kano, un Etat du nord du Nigeria, a rejeté l’appel d’un chanteur de 24 ans condamné à mort par pendaison pour «blasphème» en août 2020.
Yahaya Aminu Sharif, jugé deux ans plus tôt par un tribunal islamique, est accusé d’avoir insulté le prophète musulman Mahomet dans l’une de ses chansons. Après la diffusion début 2020 du titre sur les réseaux sociaux, des milliers de personnes étaient descendues dans les rues de la ville de Kano, capitale de l’Etat du même nom. La foule en colère avait même brûlé la maison familiale de l’artiste.
Dans la charia, le blasphème, en particulier contre le prophète, est passible de la peine de mort. Or la loi islamique a été instaurée en 2000 dans 12 Etats du nord nigérian, dont celui de Kano.
La cour suprême comme seul espoir ?
Après sa condamnation, Yahaya Aminu Sharif avait déposé un recours devant la cour d’appel de la ville de Kano. Lui et son avocat demandaient à la justice de l’Etat de Kano de rejeter la légalité de la charia au nom de la Constitution laïque du Nigeria et un nouveau procès devant un tribunal de droit commun.
Le chanteur va faire appel de ce jugement devant la Cour suprême du Nigeria
Le chanteur va faire appel de ce jugement devant la Cour suprême du Nigeria, a déclaré à l’AFP son avocat Kola Alapini.
Avec la condamnation du chanteur en août 2020, c’était la deuxième fois qu’une peine de mort était prononcée pour blasphème depuis que plusieurs Etats du nord du Nigeria ont adopté au début des années 2000 une version stricte de la charia.
Les tribunaux islamiques nigérians, qui fonctionnent parallèlement au système judiciaire étatique, ont déjà prononcé des condamnations à mort pour adultère, blasphème ou homosexualité, sans qu’aucune exécution n’ait eu lieu jusqu’à présent.
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