Le Burkina Faso et le Niger ont appelé le Mali à « revenir assumer ses responsabilités et jouer son rôle » dans la lutte contre le terrorisme dans le cadre d’une coopération sous-régionale. Le Mali est le théâtre d’instabilités depuis plus de 10 ans malgré l’appui de forces étrangères.
« Nous avons passé (…) en revue la situation sous-régionale et nous avons pensé que le Mali (…) est aujourd’hui le grand absent de la coopération dans le domaine de la défense », a indiqué lundi, le ministre de la Défense du Niger, Alkassoum Indattou, à l’issue de sa rencontre avec le président de la transition au Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo.
« Il faut qu’on travaille pour que le Mali puisse revenir et assumer ses responsabilités et jouer son rôle », a souligné le ministre, en présence de son homologue burkinabè, le général Barthélemy Simporé.
« Au-delà de ces opérations, nous envisageons de faire d’une manière plus régulière et permanente des opérations sur le terrain entre les différentes forces armées pour faire en sorte qu’elles occupent le terrain, prennent le contrôle et ne puissent pas laisser un seul centimètre, aussi au Niger qu’au Burkina Faso, aux terroristes », a-t-il ajouté.
Le Burkina Faso et le Niger, comme le Mali subissent les affres du terrorisme et des luttes tribales, et certaines parties du pays échappent complètement au pouvoir des autorités.
Les deux pays sont victimes de terrorisme officiellement depuis 2015, lors que le Faso est entré dans plusieurs cycles de violences de mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, qui ont fait des milliers de morts et 1,9 million de déplacés.
De son côté, le Niger est instable à cause principalement des agissements du groupe terroriste Boko Haram, responsables de meurtres et d’enlèvements de masse, en plus de groupes armés sévissant dans des régions reculées.
En mi-mai, les autorités de transition au Mali, empêchées d’en assurer la présidence, ont décidé de se retirer du G5 Sahel et de sa force conjointe, une alliance militaire luttant contre les groupes jihadistes, invoquant une « perte d’autonomie » et « une instrumentalisation » au sein de l’organisation régionale formée avec la Mauritanie, le Tchad, le Burkina et le Niger.
Du 2 au 25 avril, les soldats des deux armées avaient mené une opération conjointe dénommée Taanli 3 « alliance » ou « cohésion », en langue gulmacéma parlée dans l’est du Burkina Faso, permettant de neutraliser « une centaine de terroristes », selon les deux état-major.
hespress