Les ministres des Affaires étrangères du Mali et de l’Iran ont exprimé mardi la « convergence de vues » de leur président sur les questions de sécurité et de souveraineté, alors que les deux pays sont soumis aux pressions d’une partie de la communauté internationale.
Le chef de la diplomatie iranienne Hossein Amir-Abdollahian s’est rendu lundi et mardi en visite de travail à Bamako, faisant suite à une visite de son homologue Abdoulaye Diop en février à Téhéran.
M. Diop a exprimé la « convergence de vues » entre le chef de la junte malienne et président dit de transition, le colonel Assimi Goïta, et le président iranien, le religieux ultraconservateur Ebrahim Raïssi, « sur des questions aussi essentielles que vitales liées notamment à la paix, à la sécurité, au développement et à la souveraineté des deux Etats », dit un communiqué conjoint publié par ses services.
Son homologue a parlé quant à lui de « parfaite convergence » sur les mêmes sujets.
Les deux hommes ont affirmé la volonté de leur pays d’approfondir la coopération.
Les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en août 2020 au Mali ont fait du rétablissement de la souveraineté de leur pays, confronté au jihadisme et une grave crise sécuritaire et politique depuis 2012, un de leurs maîtres mots.
Ils ont rompu avec l’ancien allié historique français et ses partenaires, et se sont tournés vers la Russie. Ils proclament leur volonté de diversifier les alliances.
Le Mali a été soumis jusqu’en juillet à un sévère embargo commercial et financier imposé par la Communauté des Etats ouest-africains (Cédéao) pour sanctionner le projet des colonels de se maintenir au pouvoir encore cinq ans.
L’Iran martèle depuis des années son droit au nucléaire civil. Un intense effort diplomatique est en cours entre la République islamique et les grandes puissances pour ressusciter un accord international datant de 2015 et censé garantir le caractère civil du programme nucléaire de l’Iran, accusé malgré ses démentis de chercher à se doter de l’arme atomique.
L’Iran s’est progressivement affranchi de ses obligations aux termes de l’accord après le désengagement des Etats-Unis sous Donald Trump et le rétablissement des sanctions américaines.
M. Diop a salué la « fructueuse coopération » entre Bamako et Téhéran à l’ONU et dans les organismes internationaux, et « le respect » par l’Iran « des choix faits par le peuple malien ».
afp