L’hiver sera peut-être moins compliqué que prévu. Alors que l’Europe est toujours suspendue aux risques de pénuries de gaz à cause de la guerre en Ukraine, la France fait des stocks pour passer la saison hivernale sans en manquer. L’Hexagone avait déjà rempli jeudi 25 août au matin à 90,06 % ses stocks de gaz pour l’hiver, selon la plateforme européenne Agregated Gas Storage Inventory (AGSI). La situation est en bonne route pour réaliser l’objectif du gouvernement d’atteindre 100 % avant novembre.
Dans le détail, les stocks de Teréga, l’un des deux gestionnaires du réseau de transport de gaz en France, étaient à 91,21 % de leur capacité, quand ceux de Storengy, filiale d’Engie en étaient à 89,67 %, selon le site de l’AGSI. Le géant russe Gazprom a, depuis le début de la guerre en Ukraine, stoppé les livraisons de gaz à plusieurs pays européens et a drastiquement baissé en juin ses livraisons à l’Europe via le gazoduc Nord Stream.
La France, qui se dit dans une situation plus « favorable » que ses voisins, compte sur des stocks de gaz remplis au maximum et sur un nouveau terminal méthanier dès l’an prochain pour faire face à d’autres potentielles baisses des approvisionnements.
L’État anticipe sur les réserves de gaz
La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, avait indiqué plus tôt dans l’été que l’objectif du gouvernement était de remplir les stocks à 100 % « avant le premier novembre », alors que les opérateurs ont d’habitude pour obligation de remplir seulement ces réserves à 85 % à cette date.
Le pays semble désormais largement en avance sur cet objectif stratégique. D’autant plus que « c’est sur la question du gaz russe que se jouera une partie de la croissance en Europe dans les mois qui viennent » et le risque de récession, a de son côté affirmé mercredi le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire.
« Tout va dépendre des décisions de Vladimir Poutine sur le gaz, a-t-il indiqué sur France 5. Si jamais il décide de couper le gaz pour l’UE et la zone euro, nous évaluons l’impact sur la croissance, pour la seule France, à un demi-point de PIB, et sans doute davantage pour d’autres économies plus dépendantes du gaz russe que nous. »
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