L’haleine, nouvel eldorado de la biométrie

Après le doigt, l’œil, la biométrie s’intéresse désormais à l’haleine ! Une équipe japonaise vient de mettre au point un dispositif permettant de différencier deux individus par les molécules contenues dans leurs souffles.

L’authentification individuelle basée sur l’odeur de l’haleine à l’aide d’un capteur olfactif artificiel pourrait devenir possible dans un avenir proche, comme le montre cette vue d’artiste.

Ces dernières années, l’identification d’une personne par ses données biométriques a fait un bond en avant stupéfiant, et n’est plus désormais le seul apanage des espions et des services secrets. Pour vous en convaincre, empoignez votre smartphone. Que celui-ci reconnaisse votre empreinte digitale ou votre iris démontre que ces outils sont désormais largement répandus dans le grand public. L’arsenal biométrique s’enrichit aujourd’hui d’une nouvelle source de données : l’haleine !

Des chercheurs japonais des universités de Kyushu et Tokyo (Japon) ont en effet développé un capteur olfactif capable d’identifier une personne en analysant les molécules présentes dans son souffle. Ils publient leurs recherches dans la revue Chemical Communications. Combiné à un programme d’apprentissage automatique, leur capteur est capable de discriminer une vingtaine d’individus avec un taux de réussite de plus de 97% !

C’est bien plus que ce que parvenaient à accomplir jusqu’à présent des machines élaborées pour « sentir » les gaz émis par nos peaux. Non pas que ces derniers ne soient pas spécifiques d’un individu donné puisqu’une cinquantaine de composés organiques volatiles différents peuvent être dégagés par nos épidermes. Seulement, ils sont émis en trop faible quantité pour constituer en l’état des marqueurs d’identité fiables. En comparaison, la concentration des composés de notre haleine est de mille à un million de fois plus importante.

28 composés retenus pour une authentification biométrique

La première étape du travail des chercheurs japonais a consisté à analyser l’haleine d’individus afin de déterminer les composés qui pourraient être utilisés dans le cadre d’une authentification biométrique. En tout, 28 ont été retenus. Seconde étape : développer un capteur assisté d’un auxiliaire informatique capable de les identifier et de mesurer leurs concentrations.

Pour l’instant, le dispositif nécessite d’être à jeun depuis six heures. Mais l’équipe est en train de perfectionner leur capteur afin que son efficacité ne soit pas perturbé par ce que le sujet aurait mangé ou bu. Encore un peu de patience donc avant que vous puissiez débloquer votre téléphone en soufflant dessus…
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