Dialogue national au Tchad: ce que veulent les délégués de l’intérieur du pays

Le dialogue national inclusif et souverain se poursuit au Palais du 15 janvier à Ndjamena. Jeudi 25 août, les débats ont porté sur le règlement intérieur, une étape importante qui va permettre de déterminer la mise en place du présidium qui va diriger la suite des travaux. Parmi les 1 400 participants, les représentants des 23 provinces du pays entendent bien donner voix au chapitre.

Venu du Logone Occidental, Mbaï Ornan Beramgoto ne rate pas une minute des débats. Il explique qu’il participe au dialogue pour réclamer plus de justice pour sa province. « Ce qui nous fait mal dans ce pays, c’est qu’il n’y a pas de justice ! Des fois, ce sont les administrateurs, ce sont les militaires et autres, qui font tout, et eux, ils n’ont pas la liberté, c’est d’abord la justice ».

À côté de lui, Mahamat Adam Moustafa représente la jeunesse du Lac. Il déplore le manque d’accompagnement des jeunes qui ont quitté les rangs de Boko Haram. « Avec l’insécurité ce n’est plus possible d’aller pêcher au bord du lac Tchad, si on arrive à sécuriser, ces jeunes-là pourraient se procurer de quoi nourrir leur famille, cela permettra qu’on puisse éviter qu’ils partent », assure-t-il à RFI.

Adime Alaï, lui, est venu du Kanem pour représenter les éleveurs. Cette année, des troupeaux entiers sont morts à cause de la sécheresse, dit-il, et par manque d’accompagnement. « Ce qui est important, c’est de revaloriser la filière d’élevage, parce que 81% de la population de Kanem vit de l’agriculture et de l’élevage. Permettre aux éleveurs d’accéder aux soins de leurs animaux, pendant les périodes de soudure, leur fournir du tourteau pour le bétail, c’est ça l’essentiel. »

Tous s’accordent sur un point : le dialogue national ne sera une réussite que s’il est, disent-ils, réellement souverain.

rfi

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