Cinquante ans après la dernière mission Apollo, les États-Unis retournent vers la Lune

À Cap Canaveral, en Floride, la Nasa a lancé le compte à rebours. La première méga-fusée du programme Artemis doit décoller lundi matin aux alentours de 8h33, heure locale. Ce premier vol test ne sera pas habité, mais l’objectif, pour les Américains, est de renvoyer des astronautes sur la Lune en 2025 et cette fois d’y rester.

Beaucoup d’excitation au centre spatial Kennedy où trône fièrement sur le pas de tir 39B la fusée SLS prête à décoller pour la Lune. Elle aura une fenêtre de tir de deux heures si la météo le permet. Il pleuvait ces dernières heures. Si cela continuait, cela empêcherait un décollage et il faudrait reporter le tir au 2 septembre. En attendant, sur le bord des routes, des centaines de milliers d’Américains se sont rassemblés avec leur camping-car, leurs barbecues et leurs chaises pliantes, pour ne rien rater de ce décollage vers la Lune.

C’est la fusée la plus puissante jamais construite par la Nasa. Au sommet de ses 98 mètres, la capsule Orion, en partie réalisée par l’Agence spatiale européenne. L’ingénieur français Philippe Berthe y a consacré les onze dernières années de sa vie. « Orion, c’est un véhicule qui est construit pour aller en orbite autour de la Lune et transporter des astronautes, quatre astronautes qui pourront aller dans une station spatiale qu’on va construire autour de la Lune qui s’appelle la Gateway », détaille-t-il.

Car 50 ans après les mythiques missions Apollo, l’ambition n’est plus seulement de marcher sur la Lune, mais bien d’y rester. « Il faut imaginer la Lune comme un autre continent de la Terre, estime-t-il. L’idée, c’est d’étendre le domaine des activités humaines, qui jusqu’à présent est restreint à la surface de la Terre bien sûr mais aussi à l’orbite basse, à la Lune, d’avoir des gens qui vivront soit en orbite autour de la Lune, soit à la surface. »

Il n’y aura pas encore d’humains pour cette mission Artemis I. Il s’agit d’un vol test de 42 jours pour préparer Artemis II qui enverra quatre astronautes autour de la Lune dans deux ans. La star française Thomas Pesquet est évidemment candidat. « Tout le monde saisit le côté exceptionnel de ce qui se passe en ce moment. On va aller vers la Lune, cela fait cinquante que ce n’est pas arrivé et aujourd’hui on va le faire d’une manière différente. On va s’installer, on va rester plus longtemps, on ne va pas juste planter un drapeau, on va faire une base et assurer une présence permanente. Donc ça va vraiment être une aventure incroyable », confie-t-il au micro de RFI sur place..

Le spatial au féminin

Avec six missions spatiales à son actif, Shannon Watts a passé près d’un an de sa vie dans l’espace. À 57 ans, elle est l’une des astronautes les plus chevronnées de la Nasa et quand on lui parle de la mission Artemis, son visage s’illumine : « C’est très excitant ! Envoyer des gens dans l’espace est toujours extraordinaire mais ce sera encore mieux quand on aura envoyé des représentants de toute l’humanité là-haut ! » « J’avais 4 ans quand on a marché sur la Lune pour la première fois. Y retourner a toujours été mon rêve d’enfant. »

Mais de 1969 à 1972, les missions Apollo n’ont envoyé que des hommes sur la Lune, douze au total. Cinquante ans après, le spatial se féminise. En 2025, Artemis ambitionne en effet de faire marcher pour la première fois une femme sur la Lune. « C’est très symbolique mais pas seulement. Ça montre aux jeunes filles ce qu’il est possible de faire. C’est important de leur donner à voir des modèles de ce qu’elles peuvent devenir dans le futur. »

Le nom de la mission, Artemis, a été choisi en écho au programme Apollo, ayant emmené les seuls douze hommes à avoir jamais marché sur la Lune, entre 1969 et 1972. Artemis, dans la mythologie grecque, est la sœur jumelle d’Apollon (Apollo en anglais) et une déesse associée à la Lune.

pressafrik

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