Voyager 1 : réparée, la sonde poursuit sa mission au-delà du système solaire

L’antenne grand gain de la sonde, au centre, est contrôlée par l’instrument AACS qui a connu des défaillances.

45 ans après son lancement, la sonde Voyager 1 envoyait vers la Terre des données de télémétrie totalement incohérentes comme si elles étaient choisies de manière aléatoire : elles ne correspondaient à aucune configuration possible de l’engin. La panne semblait provenir d’un petit instrument, l’AACS : l’Attitude and Articulation Control Subsystem, un petit bloc de 20 cm sur 40, chargé de contrôler l’orientation du vaisseau et surtout de garder la grande antenne de la sonde pointée vers la Terre, afin que le contact ne soit pas rompu.

Mauvais routage des messages
Après plusieurs semaines d’investigations, les ingénieurs en charge de la sonde ont réussi à identifier l’origine de la panne. L’AACS a commencé à faire transiter les données de télémétrie via un ordinateur de bord connu pour avoir cessé de fonctionner correctement il y a des années, et l’ordinateur a corrompu les informations. Il a donc suffi d’ordonner à l’instrument de reprendre l’envoi des données vers le bon ordinateur. En revanche, la raison pour laquelle l’AACS a brusquement choisi un autre ordinateur reste mystérieuse. Il a probablement reçu une commande erronée générée par un autre ordinateur de bord. Si tel est le cas, cela indiquerait qu’il y a un problème ailleurs sur le vaisseau spatial. L’équipe continuera de rechercher ce problème sous-jacent, mais elle ne pense pas qu’il s’agisse d’une menace pour la santé à long terme de Voyager 1.

45 ans et toujours utiles
Les sondes Voyager 1 et Voyager 2 ont été lancées en 1977, et toutes deux voguent désormais en dehors d’une des limites du système solaire, au-delà de la bulle de gaz et de particules produites par notre étoile. Elles ont franchi l’héliopause, cette frontière dynamique dont la distance et la composition peuvent subir des variations en fonction de l’activité du Soleil respectivement en août 2012 pour Voyager 1 et en novembre 2018 pour Voyager 2. Elles évoluent depuis dans le milieu interstellaire, un gaz composé de noyaux atomiques et de particules formés par les explosions d’autres étoiles. Voyager 1 est la plus éloignée des deux engins : elle évolue à 23,5 milliards de km de la Terre tandis que sa consœur vogue à 19,5 milliards de km. A cette distance, il est particulièrement difficile de communiquer avec elles puisque les messages mettent une vingtaine d’heure à parvenir à destination.

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