A la galerie «Les Arts du Soleil», des artistes africains peignent les réalités crues du continent, dessinent l’espoir, expriment l’espérance et la foi d’une Afrique solidaire et émergente. A l’initiative de la galerie «Les Arts du Soleil», l’exposition composée d’œuvres du peintre sénégalais, Mor Faye dit Murf, et celles de 8 artistes nigérians, reflète des rayons d’espoir dans une Afrique en mutation. L’exposition «Rays of hope ou Rayons d’espoir», à voir jusqu’au 30 septembre, retrace le passé et imagine le futur en donnant un élan et une valeur à l’art africain.
De belles œuvres, en majorité de peinture mais aussi de sculpture, illuminent les cimaises de la galerie «Les Arts du Soleil». Cette belle bâtisse blanche, bijou architectural où ces expressions artistiques venues du Nigeria et du Sénégal interrogent le subconscient des visiteurs et les projettent dans une certaine sérénité. En déambulant à travers ces œuvres accrochées sur les cimaises de ce bâtiment de deux niveaux, on sent vibrer l’âme de l’Afrique et son désir de se construire un avenir radieux. Réalisées par des artistes créatifs, les œuvres reflètent des «rayons d’espoir dans une Afrique en mutation où la grisaille ambiante côtoie des lueurs d’espoir», indique une note de presse. Des sculptures aux toiles, chaque œuvre raconte une histoire par rapport à la même «idéologie», c’est-à-dire le fait de vouloir donner un élan, une vraie valeur à l’art africain.
Parmi les techniques qu’utilisent ces artistes, il y a peut-être quelques similitudes dans la façon de travailler et parfois aussi il y a des jonctions. Toutes ces œuvres sélectionnées essayent de retracer le passé et d’imaginer le futur. On retrouve singulièrement l’artiste plasticien et curateur, Mor Faye, qui a participé à cette exposition de 9 artistes dont 8 artistes du Nigeria, intitulée «Rays of hope ou Rayons d’espoir». Rayons d’espoir parce que, dit-il, depuis quelque temps, il y a beaucoup de bouleversement dans le monde, surtout avec la pandémie du Covid-19. «Donc il fallait de l’espoir pour faire vivre et redonner goût. Faire face à la difficulté de la vie, d’ordres économique et social. Et c’est dans ce sens qu’on a organisé cette exposition avec cette belle sélection des talentueux artistes du Nigeria», confie Murf, de son vrai nom Mor Faye, lors du vernissage de l’exposition. Artiste engagé, Mor Faye estime que pour faciliter l’intégration, l’harmonie avec les peuples, il faut prendre le positif de l’autre.
Mor Faye qui dit avoir travaillé pour cette exposition sur deux thèmes, notamment l’intersectionnalité et l’interculturalité. Pour l’intersectionnalité, dit-il, c’est un peu les différentes complications liées à la condition féminine. «La femme est le socle de l’humanité mais elle subit beaucoup d’épreuves», analyse-t-il. Et avec l’interculturalité, «l’Afrique peut trouver un avenir meilleur, radieux», estime Mor Faye qui indique que l’art, c’est le baromètre de la société. Très doué et passionné de dessin dès son plus jeune âge, ses tableaux parlent pour lui. «Vous voyez là, c’est une population en mouvement.
Vous avez l’impression que c’est un tourbillon mais ce n’est pas un tourbillon. C’est un tableau où toute une population de cultures différentes est représentée. Mais je ne vais pas matérialiser pour faire sortir un Toucouleur, un Américain, un Indien, non. A partir des instruments de travail, je laisse émotionnellement entrevoir des silhouettes, des personnes en mouvement parfois qui ont un peu des têtes déformées, parfois qui ont un peu une structure animale. Des personnes en angoisse, des personnes contentes. Donc c’est tout un monde avec des tensions, des tempéraments, des émotions différentes», fait observer le plasticien, diplomé de l’Ecole des Beaux-Arts. Très à l’aise avec le blanc et le noir, «j’arrive, avec le couteau, à reconstituer un monde où les personnes ont des formes hybrides», poursuit-il.
Donner un élan et une valeur à l’art africain
«En dépit des difficultés de toutes sortes en Afrique, les artistes peignent les réalités crues du continent, mais aussi dessinent l’espoir, expriment l’espérance et la foi d’une Afrique solidaire et émergente», révèle une note de presse. Dominé culturellement depuis la période coloniale, l’artiste plasticien et indépendant curateur avoue que jusqu’à présent, les Occidentaux ne veulent pas reconnaître la vraie valeur de l’art africain. Depuis plus d’une dizaine d’années, il collabore avec ces artistes nigérians qui se respectent de par leur travail. «On se retrouve souvent parce qu’on doit combattre, faire le tout pour donner la vraie valeur à l’art africain, parce que jusqu’à présent, les Occidentaux ne veulent pas reconnaître notre vraie valeur», regrette-t-il.
S’inspirant de son environnement pour peindre, il soutient que ces œuvres ne sont pas faites pour décorer des murs seulement. «Mes œuvres c’est plutôt un message parce que, si j’ai l’audace d’utiliser le noir et le blanc, déjà je me fais témoin de la société et je veux être honnête avec ma conscience.» Dans la même lancée que lui, les tableaux des 8 artistes nigérians, Kent Onah, Rose Black, Okechukwu Eze, Johnson Uwadinma, Kpodoh Michael, Ejiofor Samson, Moses Ibanga, suscitent de l’espoir. Pour rappel, l’objectif de la galerie «Les Arts du Soleil», c’est le rayonnement de l’art mais aussi de promouvoir la création, de valoriser les œuvres d’art et d’accompagner les artistes africains de toutes les générations de créateurs en Afrique et dans le monde.
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