Le gaz flambe, les Togolais se replient sur le charbon

A l’aide d’un éventail, Julienne Ajavon, attise le feu sous une casserole posée sur un foyer de cuisson en terre cuite. Ce foyer fonctionne au charbon de bois. Elle l’a adopté pour sa cuisine, en raison de la cherté du gaz au Togo.

« Le gaz coûte trop cher », explique-t-elle. « C’est pourquoi j’utilise le charbon de bois. On n’a pas le choix. Tu peux acheter aujourd’hui du charbon de bois à 50 francs CFA pour préparer la cuisine, ce qui est impossible avec le gaz. »

Difficultés pour les vendeurs
La bouteille de six kilogrammes de gaz est passée de 3.200 francs CFA à 5.370 et celle de douze kilogrammes de 6.500 à 11.190 francs CFA avant une légère diminution : la petite bouteille est désormais vendue à 4.740 francs CFA et la grande à 9.875 francs CFA. Mais ces prix dépassent le budget de certaines couches de la population. Le salaire minimum dans le pays étant de 35.000 francs CFA.

« On a augmenté, ils ne savent pas quoi faire, vraiment, ça fait pitié », dit Bomboma Line, vendeur de gaz. En dépit de la hausse des prix, celui-ci déplore une chute de ses recettes.

« Avant l’augmentation des prix, je peux dire qu’on vendait pour au moins 150.000 francs, voire même 180.000 par jour. Depuis qu’il y a eu l’augmentation, ça n’a fait que chuter. C’est passé à 80.000, voire 50.000. »

Conséquences néfastes pour l’environnement
L’augmentation du prix du gaz est liée à la décision du gouvernement togolais de ne plus subventionner le gaz butane. Cette subvention avait pour objectif de limiter la déforestation. Or, les arbres continuent d’être coupés pour la fabrication du charbon de bois, ce qui est mauvais pour l’environnement.

« Cela aura, certainement, des effets négatifs sur la gestion des forêts, la gestion des ressources forestières, sur la déforestation et sur la reforestation », estime Akakpo Adra Essivi Sèmégnon est ingénieur et spécialiste en environnement.

Les organisations de protection de l’environnement et les associations des consommateurs demandent donc au gouvernement de revenir sur sa décision et de continuer à subventionner le gaz.

dw

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