Date, cause du report… tout savoir sur la deuxième tentative d’Artemis I

Le premier lancement du gigantesque Space Launch System, qui devait s’élancer vers la Lune le 29 août dernier en compagnie de sa capsule Orion, a malheureusement dû être avorté à cause d’un problème technique. Le départ est désormais prévu samedi 3 septembre.

Lors de la batterie de tests de routine qui précède chaque lancement, les équipes au sol ont constaté la présence d’une fuite d’hydrogène dans le circuit de refroidissement, ou plus précisément dans la jonction entre les tuyauteries respectives du lanceur et du pas de tir. Celle-ci a depuis été réparée et cet élément ne devrait plus poser problème.

L’autre souci, c’est que les équipes techniques n’avaient pas réussi à refroidir l’un des quatre moteurs RS-25. Plusieurs observateurs avaient alors parlé d’une possible défaillance d’une valve de refroidissement. Aux dernières nouvelles, il semble que cette éventualité ait été écartée ; la NASA a depuis annoncé qu’elle suspectait un dysfonctionnement d’un capteur de température, et non pas de la vanne en elle-même. La situation serait donc moins problématique que prévu.

Une aubaine, car cela signifie que le moteur avait probablement été refroidi correctement ; la suite des opérations a donc dû être beaucoup plus simple que si le système hydraulique avait entièrement cédé. En théorie, il suffirait de remplacer le capteur en question et de s’assurer de son fonctionnement. Une opération beaucoup plus rapide que de revérifier toute l’étanchéité du système.

Pourquoi la NASA n’a-t-elle pas profité de la fenêtre de tir d’aujourd’hui ?

Il existait effectivement une fenêtre de tir qui aurait pu permettre au SLS de décoller dès aujourd’hui, du moins sur le papier. Mais la mécanique orbitale n’est pas le seul élément dont il faut tenir compte pour décider de la date du départ.

Le SLS et Orion devront aussi se sustenter, et ils le feront grâce aux panneaux solaires montés de part et d’autre de la capsule. Or, si la fusée était partie dès aujourd’hui, elle aurait passé un long moment dans l’ombre de la Terre ; on parle alors de zone d’éclipse, et cela signifie qu’elle aurait pu se retrouver entièrement privée d’énergie en cas d’imprévu majeur. Une situation qui mettrait évidemment toute la mission en danger.

La NASA a donc dû exclure toutes les fenêtres de lancement qui présentaient cette caractéristique, à commencer par celle d’aujourd’hui. Les deux prochaines ouvertures compatibles avec cet impératif arriveront le samedi 3 et le lundi 5 septembre.

Il faudra tout de même attendre le résultat des nouveaux tests préliminaires, mais aussi les conclusions des météorologues, car les conditions sur place doivent impérativement être idéales ; pas question de prendre le moindre risque avec cet engin déjà très critiqué pour son statut d’énorme gouffre financier. À l’heure actuelle, la NASA estime les chances d’avoir une météo favorable sont d’environ 60 %.

La NASA vise désormais un lancement demain, le 3 septembre, à 20 h 17. Il sera possible d’y assister sur la chaîne Nasa T, sur l’application mobile de l’agence, ou directement sur son site web.

La fenêtre de tir durera deux heures. Si le SLS n’a toujours pas décollé au-delà de 22 h 17, pour des raisons techniques ou météorologiques, il faudra prendre son mal en patience pendant le week-end et attendre la fenêtre de tir de lundi.

Nous vous donnons donc rendez-vous à ces deux dates pour voir si, oui ou non, le programme Artemis va enfin passer aux choses sérieuses après des années d’incertitudes et de polémiques liées aux retards, à l’explosion des coûts et aux limites de ce lanceur non-réutilisable.

futura

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