Les délégués de la Conférence des évêques du Tchad ont décidé de suspendre leur participation aux travaux du dialogue national. Ils soutiennent «ne pas cautionner la mainmise d’un groupe» sur les concertations qui ont débuté à N’Djamena, le 20 août dernier.
C’est lors d’un point de presse, tenu dans la soirée du samedi 3 septembre 2022, que l’Eglise tchadienne, ayant «constaté que le caractère inclusif et souverain de ce dialogue s’effrite», a décidé de prendre ses distances. Un revirement soudain, puisque dès le départ, la Conférence des évêques du Tchad s’était surtout réjouie du «caractère inclusif tant prôné» par les organisateurs de ces assises nationales.
«Il n’y a pas eu de dialogue. Pour nous, le dialogue se fonde sur l’écoute réciproque», ont souligné les délégués de la Conférence des évêques du Tchad. «Nous avons l’impression d’assister à une campagne électorale avec d’un côté ceux qui soutiennent le changement et un renouvellement de la classe politique, et de l’autre, ceux qui veulent continuer en mettant une machine savamment orchestrée», ont poursuivi les évêques du Tchad.
Ayant en outre «constaté une crise de confiance entre les différents groupes» prenant part aux discussions, «nous sommes contraints de suspendre notre participation aux séances pour ne pas cautionner la main mise d’un groupe sur le processus de ce dialogue», a annoncé l’Eglise. Les évêques du Tchad ont toutefois assuré de leur disponibilité à continuer à soutenir toutes les démarches de réconciliation à venir du moment qu’elles seront «sincères».
afrik