Le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, a exhorté les diplomates de l’Hexagone à être plus réactifs sur les réseaux sociaux afin, dit-il, de mieux contrer les attaques que subit la France en direction des opinions publiques, notamment en Afrique.
Dans un discours prononcé jeudi 1er septembre 2022, devant les ambassadeurs français réunis à l’Elysée, Emmanuel Macron a observé que «notre pays est souvent attaqué et il est attaqué dans les opinions publiques, par les réseaux sociaux et des manipulations». Citant nommément le continent africain où «le narratif, russe, chinois ou turc» vient, selon le dirigeant, expliquer que «la France est un pays qui fait de la néocolonisation et qui installe son armée sur leur sol», Macron appelle à la riposte.
«Assumer une stratégie d’influence et de rayonnement de la France»
Cette réplique, soutient-il, «passe d’abord par une vraie politique partenariale». Le Président français pense que, «collectivement, nous devons être beaucoup plus réactifs, beaucoup plus mobilisés sur les réseaux sociaux…, sans faire de la propagande». Il est, selon lui, question de «contrer les propagandes anti-françaises», «combattre les narratifs mensongers, les informations fausses et défendre la réalité de notre action».
Pour Emmanuel Macron, «aujourd’hui, on subit trop, on ne fait pas assez». Partant de là, le chef de l’Etat français appelle à «assumer une stratégie d’influence et de rayonnement de la France», exhortant à «mieux utiliser le réseau France Médias Monde, qui est absolument clef, qui doit être une force pour nous». En clair, Macron mise sur la communication pour redorer le blason français terni sur le continent africain. Le fait d’avoir sollicité un groupe de médias pourrait bien être une solution au problème.
Le sentiment anti-français ne sera que grandissant si…
En ce sens en effet qu’il est aujourd’hui question de communication, de bataille médiatique. Il faudrait toutefois comprendre que seule une bataille médiatique saine et franche pourrait aider la France à retrouver son lustre d’antan sur le continent noir. Et c’est par là que devraient commencer ces journalistes sollicités. RFI et France 24 devraient commencer par orienter le Président français qui fait totalement fausse route. Et il faudrait, en tant que femmes et hommes de médias, aider le chef de l’Etat français à plus écarquiller les yeux pour voir la réalité en face.
Car, s’il faut continuer à valider une dévolution monarchique du pouvoir au Tchad et bannir un coup d’Etat militaire au Mali. S’il faut condamner la prise du pouvoir par des militaires alors que la France a coaché Blaise Compaoré à la tête du Burkina Faso, pendant des années. Le sentiment anti-français ne sera que grandissant. Oui, M. Macron, il faut bien une communication pour contrer la percée russe, turque ou chinoise sur le continent. Mais il faut bien comprendre, et c’est évident, que si les Africains, aujourd’hui, se dirigent davantage vers ces pays, il y a certainement une contrepartie qui les arrange.
Les belles paroles ne suffisent plus
Quelle est cette contrepartie ? Que peut faire la Turquie en Afrique et que la France ne peut pas faire ? Il s’agit déjà d’une volonté. Une volonté saine, dégarnie de toute ruse et surtout pas de jeu de mots. Exercice pour lequel Macron est connu pour être un vrai champion. Il faut des actes concrets, basés sur des fondements vrais. Comment apprendre aux armées africaines à défendre leurs populations ? Et ne pas être obligé de mener des guerres à leur place. Comment faire pour que le producteur africain de cacao ou de coton soit aussi aisé que le chocolatier ou le fabricant de textile français ?
En un mot, comment retourner l’ascenseur à l’Afrique qui nous a toujours aidés, avec ses esclaves qui ont travaillé dur dans les plantations pour aider l’Occident à se développer. L’Afrique qui a aidé l’Occident pendant la période coloniale et qui continue de le faire aujourd’hui encore, avec ses ressources minières. Pour cela, monsieur le Président, les belles paroles ne suffisent plus. Car, ce n’est pas avec de belles paroles que les autres pays «narratifs» ont réussi à convaincre les Africains. Ce n’est pas en étant actif sur les réseaux sociaux que ces pays sont en train de bouter la France hors du continent.
afrik