La Commission européenne vient d’approuver le plan stratégique national français de la prochaine politique agricole commune (PAC) couvrant les années 2023-2027. Malgré quelques avancées, ce document ne devrait pas permettre d’enrayer les pertes de biodiversité ni diminuer drastiquement les gaz à effet de serre du secteur.
Tracteur dans un champ
La pertinence de l’agriculture bio pour répondre aux objectifs fixés par la Commission européenne d’une réduction de moitié des produits phytosanitaires et des engrais chimiques d’ici 2030 est reconnue.
Le 31 août 2022, la Commission européenne a approuvé les sept premiers plans stratégiques nationaux de réalisation de la politique agricole commune (PAC) dont celui de la France. Couvrant la période 2023-2027, cette nouvelle PAC est la première qui soit « renationalisée », les 26 Etats membres ayant obtenu de la flexibilité pour atteindre les objectifs du premier poste budgétaire de l’Union européenne avec 270 milliards d’euros de dépenses sur quatre ans. C’est aussi -sur le papier- la première qui donne une place importante à la protection de la biodiversité et à la réduction des gaz à effet de serre. Ainsi, les 7 plans représentent une aide de 120 milliards d’euros dont 34 milliards uniquement consacrés à l’environnement. Pour la France, cela représente 9 milliards d’euros par an au profit de 400.000 exploitations.
Ce plan a été bâti après un débat national et une concertation avec les Conseils régionaux et les organismes et syndicats professionnels. Baptisé « écorégime », l’ensemble des aides environnementales représentent 25% des aides directes dès 2023. Mais cette rémunération pour adoption de pratiques bénéfiques pour la biodiversité et le climat reste encore très minoritaire vis-à-vis des aides directes basées sur le nombre d’hectares de l’exploitation qui, elles, augmentent. « Ce système d’aide favorise la concentration des fermes et va à l’encontre d’une agriculture plus respectueuse de son environnement et décourage l’installation de nouveaux agriculteurs », dénonce Mathieu Courgeau, porte-parole de « Pour une autre PAC », regroupant un ensemble d’associations agricoles et environnementales. Entre 2010 et 2020, la France a ainsi perdu 100.000 exploitations.
Effacer les effets pervers d’une agriculture trop intensive
Cet écorégime ambitionne de réduire la spécialisation et l’intensification des productions en incitant à la diversification des productions végétales et à la recherche de synergies entre élevage et cultures.
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