Le groupe britannique, qui détient 17 % du marché américain avec ses salles de cinéma Regal, va tenter de restructurer sa lourde dette.
Les difficultés se confirment pour Cineworld. Le groupe britannique, dont le cours de Bourse s’est effondré cet été, a annoncé mercredi le dépôt de bilan pour son réseau de salles de cinéma aux Etats-Unis. « Cineworld et certaines de ses filiales ont démarré une procédure de mise sous la protection de la loi sur les faillites [« chapter 11 »] au tribunal fédéral des faillites du district sud du Texas », a indiqué le groupe dans un communiqué. Les activités au Royaume-Uni sont également visées.
En difficultés financières, le numéro deux mondial des salles (avec ses 9.000 écrans dans 747 cinémas) va désormais s’atteler à trouver un accord avec ses créanciers pour restructurer sa dette. Avec près de 2 milliards de dollars de liquidités potentiellement disponibles, il a toutefois assuré pouvoir poursuivre l’exploitation de ses salles pendant cette phase de négociation, qui pourrait durer jusqu’au printemps prochain.
Cineworld détient une part de marché de 17 % aux Etats-Unis avec ses salles de cinéma Regal, présentes dans la plupart des grandes villes. L’enseigne fait partie du trio de tête des exploitants, avec AMC et Cinemark, qui détiennent à eux trois près de la moitié des écrans dans le pays.
Flux de films trop modeste
Le rachat du réseau américain pour quelque 3,6 milliards de dollars en 2017 a lourdement pesé sur les finances du groupe, avant que la crise du Covid ne prive l’opérateur de recettes.
Le retour des spectateurs dans les salles de cinéma américaines reste en outre lent : le chiffre d’affaires des exploitants aux Etats-Unis devrait atteindre 7,9 milliards de dollars, soit encore 30 % de moins qu’en 2019, selon la société d’analyse financière MoffettNathanson.
Les cinémas souffrent d’un flux de nouveaux films encore trop modeste. Et l’explosion de l’offre de films en streaming a modifié les habitudes de consommation des spectateurs. Les discussions de Cineworld avec ses créanciers vont notamment passer par la renégociation des loyers de ses salles. Avec AMC et Cinemark, les trois premiers acteurs du marché ont déjà 1.000 salles de moins qu’avant le Covid-19, notait récemment MoffettNathanson.
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