Aïssata Tall Sall semble optimiste quant à la suppression totale des sanctions prises contre le Mali par la Cedeao. La cheffe de la Diplomatie sénégalaise estime que le Mali a fait des progrès appréciables pour le retour à l’ordre constitutionnel. Seulement, a-t-elle précisé, ce sera aux chefs d’Etat d’en décider.
Une levée pure et simple de toutes les sanctions de la Cedeao, c’est ce que veut la junte au pouvoir au Mali. Une position réaffirmée par Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères du Mali, le 6 septembre dernier. Bamako estime que des progrès notoires sont enregistrés dans l’élaboration d’un agenda qui, à terme, va signer le retour à l’ordre constitutionnel. Une position qui peut être partagée par la Conférence des chefs d’Etat de la Cedeao, d’après la ministre sénégalaise des Affaires étrangères. «Nous notons avec satisfaction comment le Mali est en train de tenir l’agenda de la Transition pour un retour à l’ordre constitutionnel.
C’est vrai que le Mali plaide pour une levée totale des sanctions de la Cedeao. Qui avait un tableau de levée progressive. Le Sommet des chefs d’Etat en avait décidé ainsi. Peut-être au prochain sommet, cette question pourrait être reposée. L’essentiel est que le Mali reste dans le carré de la Cedeao et de l’Union africaine. Nous avons toujours voulu accompagner le Mali dans le processus de retour à l’ordre constitutionnel», déclare Aïssata Tall Sall. Dans le même ordre d’idées, la cheffe de la Diplomatie sénégalaise est largement revenue sur la mise en place d’une armée continentale pour les missions de maintien de la paix en Afrique. Elle a affirmé que les prérequis sont déjà là, mais il manque deux facteurs pour y parvenir. «Il faut que tous les Etats soient des pourvoyeurs en hommes de terrain. Et le deuxième facteur, c’est le financement. Le Président Macky Sall a dit qu’il faut repenser l’intervention des Nations unies sur le théâtre des interventions.
Il est fondamental de s’appuyer sur nos forces locales avant de nous ouvrir aux forces venues d’ailleurs», a-t-elle expliqué. Par ailleurs, interpellée sur la visite de Macky Sall en Ukraine, la cheffe de la Diplomatie sénégalaise ne semble pas enthousiaste. Pour Aïssata Tall Sall, le plus important est que quand le Président Zelensky a voulu s’adresser aux chefs d’Etat africains, Macky Sall l’a rendu possible. Avant d’ajouter : «Je dois recevoir le ministre des Affaires étrangères de l’Ukraine dans un mois. A cette occasion, nous discuterons des conditions. Nous avons reçu une invitation du Président Zelensky pour que le Président de l’Ua effectue une visite en Ukraine. Nous allons voir dans quelles conditions et circonstances organiser cette visite. Le plus important c’est que nous avons permis au Président Zelensky de s’adresser aux chefs d’Etat africains.»
Ces propos ont été tenus hier, lors de la conférence de presse marquant le lancement officiel des activités de la 8ème édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité. Cette année, il aura lieu les 24 et 25 octobre prochain. Le thème retenu est : «L’Afrique à l’épreuve des chocs exogènes : défis de stabilité et de souveraineté.» Hier, la cérémonie de lancement a été organisée. Elle a réuni tout le corps diplomatique accrédité au Sénégal.
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