Les cambrioleurs utilisent un produit corrosif pour détruire le mécanisme d’ouverture des portes rapidement et de manière très discrète
C’est une nouvelle méthode qui inquiète les enquêteurs. Depuis le début de l’été, une soixantaine de cambriolages – ou de tentatives – « à l’acide » ont été répertoriés en Ile-de-France, plus particulièrement dans l’ouest parisien.
Les voleurs « injectent un liquide corrosif dans le barillet des serrures, ce qui détériore le mécanisme en le faisant fondre. Ils glissent ensuite un outil à l’intérieur qui leur permet d’ouvrir très rapidement et sans faire de bruit », détaille une source policière, qui confirme que le « phénomène est nouveau ». « On n’avait jamais vu ça », affirme-t-il.
Une méthode bien rodée
Sur cette soixantaine de cambriolages, une quarantaine ont eu lieu dans les Hauts-de-Seine, notamment à Issy-les-Moulineaux, Sèvres et Levallois-Perret. Le département des Yvelines a lui aussi été touché et, dans une moindre mesure, ceux de Paris et du Val-de-Marne.
Si les forces de l’ordre utilisent le terme de cambriolage « à l’acide », la nature du produit injecté reste pour le moment inconnu. Des analyses sont en cours pour l’identifier à partir de traces retrouvées sur les portes et les serrures. « On sait que c’est un liquide corrosif qui permet de dissoudre des matériaux, mais on ne connaît pas encore sa composition précise. Ça peut être de l’acide, de l’azote liquide ou un tout autre produit », explique une autre source policière.
Et la méthode des cambrioleurs est bien rodée. Dans un premier temps, ils injectent de la colle dans la serrure du logement visé. A leur retour – probablement quelques jours plus tard –, si la colle est toujours là, c’est que la porte n’a pas été ouverte, laissant penser que les propriétaires sont en vacances. « Il semblerait que ce soit le mode opératoire utilisé », rapporte l’un des enquêteurs, qui affirment que les voleurs ont sciemment choisi la période estivale pour réaliser leurs cambriolages.
Un réseau organisé ?
Si, pour le moment, aucune piste n’est privilégiée, les enquêteurs penchent davantage pour une bande plutôt qu’un cambrioleur isolé. « Le phénomène est nouveau et il s’est étendu sur plusieurs départements, ça peut difficilement être une ou deux personnes. On pense qu’on a affaire à un réseau, avec des gens expérimentés dans leur domaine », estime une source policière.
Pour tenter d’identifier les voleurs – et comme pour n’importe quel cambriolage –, la police scientifique a fait le déplacement dans chaque cas pour relever les traces et les indices sur les lieux. « On compare les empreintes digitales ou génétiques avec nos fichiers pour voir si ça matche avec quelqu’un », ajoute-t-il. « On ne sait pas si c’était une technique estivale qui va prendre fin avec les vacances ou si une nouvelle méthode », confie un des agents. En attendant, une enquête a été ouverte pour chaque cambriolage ou tentative de cambriolage.
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