Alors que le principal syndicat enseignant du second degré Snes-FSU a partagé un bilan alarmiste, la rentrée scolaire a été « bonne » pour le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye. Quelques 4.500 contractuels supplémentaires ont été recrutés pour faire face à la pénurie de nouveaux enseignants dans les écoles.
Près de quinze jours après le retour en classes, l’heure est à un premier bilan.
La rentrée scolaire a été « bonne », a jugé le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye lundi 12 septembre. Pour faire face à la pénurie de nouveaux enseignants, il a annoncé que 4.500 contractuels supplémentaires ont été recrutés, sur un total de 35.000 personnels non-titulaires employés par l’Éducation nationale.
« La rentrée a été bonne (…) la rentrée s’est bien passée », a affirmé le ministre sur franceinfo. Un bilan contesté par le principal syndicat enseignant du second degré Snes-FSU. Il a avancé la semaine dernière qu’il manquait au 3 septembre au moins un professeur sur un poste fixe dans 62% des établissements sur un échantillon de 554 établissements.
Lundi 12 septembre, la secrétaire générale du Snes-FSU a fait état de démissions sur franceinfo. « On a déjà des retours de collègues contractuels qui ont démissionné dans les premiers jours », en raison du manque de formation. « Pour l’instant, ce sont quelques cas isolés », explique Sophie Vénétitay qui craint une « année de bricolage » faute d’enseignants.
Y’a-t-il un enseignant devant chaque classe ? "C’est bien la rentrée de la pénurie", constate Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU. Au 3 septembre, il y avait "62% des établissements dans lesquels il manquait au moins un professeur", selon une étude du syndicat. pic.twitter.com/fQJhJYcJ68
— franceinfo (@franceinfo) September 12, 2022
De son côté, Pap Ndiaye réfute les chiffres avancés par le syndicat. Ce ne sont « pas des chiffres que je confirme », a-t-il commenté, concédant cependant quelques « absences frictionnelles », « des problèmes à régler »: « c’est de la dentelle dont s’occupent les rectorats ».
« Moins de contractuels, c’est notre objectif », a cependant avancé le ministre de l’Éducation nationale qui a précisé qu’un concours de recrutement exceptionnel aurait lieu au printemps de 2023 pour le premier degré.
Difficultés de recrutements
La profession connaît une crise d’attractivité sans précédent, avec plus de 4.000 postes non pourvus cette année aux concours enseignants dans le pays (sur 27.300 postes ouverts dans le public et le privé).
Dans la perspective d’une revalorisation du métier enseignant, Pap Ndiaye a confirmé le passage à un salaire plancher de 2.000 euros net pour les enseignants en début de carrière à partir de septembre 2023 mais aussi des augmentations pour les professeurs en « milieu de carrière » à cette même échéance.
Le ministre a annoncé par ailleurs une « augmentation conditionnelle liée à des tâches supplémentaires que nous allons proposer aux enseignants volontaires à partir du mois d’octobre ». Emmanuel Macron avait proposé jeudi un « pacte pour les enseignants » incluant des missions supplémentaires, comme le suivi individualisé ou des tâches d’encadrement. M. Ndiaye a précisé que ces missions pourraient intégrer des tâches que certains enseignants font déjà.
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