Athlétisme : le mont Elgon, l’arme fatale de l’Ouganda pour rivaliser avec le Kenya et l’Ethiopie

Le champion olympique ougandais Joshua Cheptegei, est originaires de l’est du pays, où les infrastructures sportives sont en plein développement. Son parcours inspire plus d’un.

Détenteur des records du monde des 5 000 et 10 000 mètres, champion olympique à Tokyo en 2021, le coureur ougandais Joshua Cheptegei, a remporté le 17 juillet 2022, pour la deuxième fois consécutive, la médaille d’or du 10 000 mètres lors des Championnats du monde d’athlétisme organisés à Eugène, aux Etats-Unis.

Le mont Elgon, nouvel eldorado
Véritable héros, le centre du mont Elgon où il a affûté ses armes, est devenu l’épicentre de l’athlétisme ougandais. En effet, presque tous les coureurs de fond du pays ont grandi autour de Kapchorwa, à quelques dizaines de kilomètres les uns des autres.

« La culture locale a toujours valorisé la course, et encore plus ces dernières années, avec de plus en plus de sportifs de la région qui gagnent des médailles », souligne Addy Ruiter.

De fait, dans les compétitions internationales, les Ougandais prennent d’assaut les podiums. Avec, pour ne citer qu’eux, Peruth Chemutai, spécialiste du 3 000 mètres steeple, devenue en 2021 la première femme ougandaise à remporter un titre olympique, ou Jacob Kiplimo, recordman du monde du semi-marathon, troisième aux 10 000 mètres des JO de Tokyo et des derniers Championnats du monde.

Pour Addy Ruiter, coach de l’équipe ougandaise depuis presque sept ans, ces bonnes performances s’expliquent par le développement des infrastructures sportives et la professionnalisation des coureurs. Des centres ont été installés pour accueillir les athlètes, et des pistes construites récemment dans plusieurs écoles sont mises à leur disposition. « Stephen Kiprotich et les coureurs ougandais de son époque restaient dans les centres du Kenya, à Iten ou Kaptagat. Maintenant, tout le monde est ici, dans la région d’Elgon », se réjouit l’entraîneur.

C’est bénéfique pour les sportifs : le corps fabrique plus de globules rouges pour pallier le manque d’oxygène
Dans quelques mois, le centre doit être relocalisé dans le village de Teryet, à une vingtaine de minutes de route de Kapchorwa. Sur les hauts plateaux du mont Elgon, la piste en terre battue, déjà terminée, est située à plus de 2 500 mètres d’altitude. « C’est bénéfique pour les sportifs : le corps fabrique plus de globules rouges pour pallier le manque d’oxygène, ce qui donne ensuite un avantage pendant les compétitions en plus basse altitude », explique Addy Ruiter.

A moins d’un kilomètre, un deuxième centre d’entraînement en haute altitude, financé cette fois par le gouvernement ougandais, est en cours de construction. Toutes ces nouvelles infrastructures ont le même objectif : transformer le district de Kapchorwa en un pôle international de sport de haut niveau.

« La région a les capacités pour être aussi reconnue que le Kenya ou l’Ethiopie, soutient Timothy Masaba. Nous avons réussi à sortir de l’ombre grâce à nos résultats dans les compétitions, et avec le nouveau centre et les avantages de s’entraîner en altitude, on espère pouvoir attirer encore d’autres équipes internationales. »

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