Esclavage moderne : L’OIT relève des chiffres alarmants

Les dernières estimations montrent que le travail forcé et le mariage forcé ont considérablement augmenté au cours des cinq dernières années.

Les chiffres montrent que le travail forcé et le mariage forcé ont considérablement augmenté
L’Organisation internationale du Travail, Walk Free et l’Organisation internationale pour les migrations ont affirmé que plus de cinquante millions de personnes vivaient dans l’esclavage moderne vers la fin de 2020. Parmi ces personnes, 28 millions étaient soumises au travail forcé et 22 millions étaient piégées dans un mariage forcé. A cela s’ajoutent 10 millions de personnes supplémentaires qui se trouvaient en situation d’esclavage moderne en 2021 par rapport aux estimations mondiales de 2016. Selon ces mêmes rapports, les femmes et les enfants restent vulnérables de manière disproportionnée.

Nous savons ce qu’il faut faire, et nous savons que cela peut être fait. Des politiques et des réglementations nationales efficaces sont fondamentaux. Mais les gouvernements ne peuvent y parvenir seuls.

Aujourd’hui, le nombre de personnes en situation d’esclavage moderne a considérablement augmenté au cours des cinq dernières années. 10 millions de personnes supplémentaires se trouvaient en esclavage moderne en 2021 par rapport aux estimations mondiales de 2016. Les femmes et les enfants restent vulnérables de manière disproportionnée.

L’esclavage moderne est présent dans presque tous les pays du monde et traverse les frontières ethniques, culturelles et religieuses. Plus de la moitié 52% de tous les cas de travail forcé et un quart de tous les mariages forcés se trouvent dans les pays à revenu moyen supérieur ou à revenu élevé selon l’OIT.

Travail forcé

La plupart des cas de travail forcé 86% se produisent dans le secteur privé. Le travail forcé dans des secteurs autres que l’exploitation sexuelle commerciale représente 63% de l’ensemble du travail forcé, tandis que l’exploitation sexuelle commerciale forcée représente 23 pour cent de l’ensemble du travail forcé. Près de quatre personnes sur cinq victimes d’exploitation sexuelle commerciale forcée sont des femmes ou des filles. Le travail forcé imposé par l’État représente 14% des personnes soumises au travail forcé. Près d’un travailleur forcé sur huit est un enfant (3,3 millions). Plus de la moitié d’entre eux sont victimes d’exploitation sexuelle commerciale.

Le mariage forcé

On estime à 22 millions le nombre de personnes vivant en situation de mariage forcé à un jour donné en 2021. Cela indique une augmentation de 6,6 millions depuis les estimations mondiales de 2016.

L’incidence réelle des mariages forcés, en particulier ceux impliquant des enfants âgés de 16 ans ou moins, est probablement bien plus importante que ce que les estimations actuelles peuvent saisir; celles-ci sont basées sur une définition étroite et n’incluent pas tous les mariages d’enfants. Les mariages d’enfants sont considérés comme forcés parce qu’un enfant ne peut pas légalement donner son consentement au mariage.

Le mariage forcé est étroitement lié à des attitudes et pratiques patriarcales établies de longue date et est très spécifique au contexte. L’écrasante majorité des mariages forcés (plus de 85 pour cent) est motivée par la pression familiale. Bien que deux tiers 65% des mariages forcés aient lieu en Asie et dans le Pacifique, si l’on tient compte de la taille de la population régionale, c’est dans les États arabes que la prévalence est la plus élevée, avec 4,8 personnes sur 1 000 dans la région en situation de mariage forcé.

Selon le directeur pays de l’OIT, il est choquant que la situation de l’esclavage moderne ne s’améliore pas. Rien ne peut justifier la persistance de cette violation fondamentale des droits de l’homme. «Nous savons ce qu’il faut faire, et nous savons que cela peut être fait. Des politiques et des réglementations nationales efficaces sont fondamentaux. Mais les gouvernements ne peuvent y parvenir seuls. Les normes internationales constituent une base solide et une approche globale est nécessaire. Les syndicats, les organisations d’employeurs, la société civile et les gens ordinaires ont tous un rôle essentiel à jouer.» a déclaré le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder.

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