BANNIÈRE, SCEPTRE, ORBE… QUELS SONT LES SYMBOLES QUI ACCOMPAGNERONT LE CERCUEIL D’ELIZABETH II?

Lundi prochain, les Britanniques tiendront les obsèques de la reine Elizabeth II en l’abbaye de Westminster, sous le regard du monde entier. Le cérémonial, réglé au cordeau par la tradition, comportera bien plus que le cercueil de la défunte. Du sceptre à l’orbe, passage en revue des objets d’art qui accompagneront la dépouille.

Mardi soir, le cercueil d’Elizabeth II a donc pris la route de Londres depuis Édimbourg. Après une escale familiale à Buckingham Palace, cette résidence officielle que la défunte n’aimait guère, on installera la défunte mercredi sous les voûtes de l’abbaye de Westminster, où les souverains anglais puis britanniques se font sacrer et enterrer depuis Guillaume le conquérant, au XIe siècle.

C’est dans cet édifice religieux du cœur de Londres que les funérailles de la reine auront lieu lundi prochain, en présence des Windsor, de figures des institutions locales et de 500 dirigeants internationaux.

On a peu de chances toutefois de pouvoir apercevoir le cercueil lors des obsèques. Car il sera recouvert ou flanqué de nombreux symboles, liés à l’histoire de la monarchie britannique.

• L’étendard royal

C’est d’abord l’étendard royal qui dérobera le cercueil aux regards, nimbant le bois comme un linceul. Selon le détail fourni par le programme officiel des obsèques, il est divisé en quatre parties, renvoyant aux composantes du Royaume-Uni.

Aux coins supérieur gauche et inférieur droit s’étirent trois lions d’or sur fond rouge: ils représentent l’Angleterre. En haut à droite, un lion rouge, cette fois dressé sur fond jaune, rugit pour l’Écosse. En bas à gauche, plus en sourdine, la harpe de l’Irlande.

L'étendard royal recouvrant le cercueil d'Elizabeth II lors de son départ d'Édimbourg, le 13 septembre.
• La couronne impériale britannique

Posée sur la bannière, une couronne. L’œil averti verra qu’il ne s’agit pas du même diadème que celui qu’on a disposé lundi, à la même place, lors de la cérémonie organisée en la cathédrale Saint-Gilles d’Édimbourg. Au lieu de la couronne écossaise, on trouvera cette fois la couronne impériale britannique. Celle-ci, après avoir connu plusieurs moutures au fil des âges, a été conçue en 1937 pour le sacre de George VI, père d’Elizabeth II.

Joyau de la couronne parmi les joyaux de la couronne, comme le montre cette liste livrée par le site de la dynastie, elle est même garnie de nombreuses gemmes. Elle est d’abord surmontée du saphir de Saint-Édouard. Ce dernier est le saint patron des monarques autochtones. Édouard le confesseur – selon le surnom que lui a donné la postérité – est aussi le dernier roi avant l’accession au trône de Guillaume le Conquérant en 1066, si on exclut l’usurpateur Harold, que le Normand était justement venu chasser.

C’est un autre matériau, associé à un autre Édouard, qui orne le velours pourpre de la couronne: le rubis du « Prince noir », alias Édouard de Woodstock, qui a ravagé la France au XIVe siècle pour le compte de son père Édouard III, qui prétendait au trône des Capétiens.

Enfin, un diamant est fixé au niveau du front du souverain. Il s’agit du Cullinan II, soit l’une des moitiés du plus gros diamant brut jamais découvert depuis son extraction d’Afrique du Sud au début du XXe siècle. Il chiffre à 317,4 carats.

La couronne impériale britannique.
• Le sceptre

Le sceptre, situé non loin du cercueil, aura de quoi surenchérir. En effet, il supporte le Cullinan I, grand frère du précédent, fort pour sa part de 530 carats.

Ce sceptre est l’image du pouvoir temporel placé sous le regard de Dieu, incarné dans la croix qui chapeaute l’ensemble. Il est fait d’or, et s’allonge sur 92 centimètres. L’émail qui le termine est agrémenté de trois gravures bucoliques: une rose, un chardon, un trèfle, grâce auxquelles les amoureux de rugby et du tournoi des VI Nations reconnaîtront sans peine l’Angleterre, l’Écosse et l’Irlande.

Elizabeth II munie du sceptre lors de son sacre en 1952.
• L’orbe

Les funérailles des souverains britanniques convoquent un dernier accessoire au rayon orfèvrerie: l’orbe. Il s’agit d’un globe d’or semé de pierreries lui aussi. La sphère en elle-même symbolise le monde, ou plutôt la chrétienté comme l’indique la croix qui la coiffe.

L'orbe du souverain britannique selon une illustration de Cyril Davenport.
Il est l’attribut même de l’autorité royale, et en perpétue le souvenir bien après que la monarchie a perdu tout pouvoir politique.

bfmtv

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