Le monde économique et politique réagit à la disparition de Bruno Bonduelle

En lui apprenant le décès de Bruno Bonduelle, le président de la CCI Hauts-de-France Philippe Hourdain nous a confié sa peine : « C’était un très grand monsieur qui ne pensait qu’à l’intérêt général, à sa région, aux entreprises. C’était un très grand inspirateur ». Philippe Hourdain a « fait un bout de chemin consulaire » avec Bruno Bonduelle : « A la CCI, on a beaucoup ri avec lui, vraiment ». Quand Philippe Hourdain a été élu président de la CCI Grand Lille, il a déclaré dans son premier discours : « On succède à Bruno Bonduelle, on ne le remplace pas. »

À l’époque, il était très en avance.

Celui que l’on surnommait « l’éternel saint-patron des entreprises » était entré à la CCI Lille Métropole en 1994 et avait parallèlement créé le Comité Grand Lille, puissant lobby patronal réunissant plus de 850 membres du milieu de l’entreprise. C’est avec Bruno Bonduelle qu’a été lancée la candidature de Lille aux Jeux Olympiques de 2004. « À l’époque, il était très en avance. Il a beaucoup imaginé, beaucoup écrit pour la région, souligne Philippe Hourdain. Parfois, il était trop dans l’avant-garde mais il faut des visionnaires comme lui, au moins pour ouvrir le chemin ».

Philippe Hourdain garde en mémoire ses nombreux écrits : « je reprends souvent ses livres, car c’est un très grand inspirateur, un véritable amoureux, désintéressé, de notre région. Il nous a tous inspirés et marqués. Et ce que j’aimais chez lui, c’était ce côté comédien malicieux, provocateur, toujours de bon goût ».

« Je suis profondément attristé car au delà du visionnaire, Bruno Bonduelle était aussi une personnalité attachante. »
Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France

« Il était un agitateur d’idées, toujours en mouvement, comme sur la métropole qu’il voulait faire sortir de ses murs pour que son rôle de locomotive entraîne le bassin minier, ou sur le périmètre des régions. Il provoquait mais pour susciter la reflexion, pas pour provoquer.

Il était de ceux, comme Pierre Mauroy, qui mettaient du bleu dans le ciel.
Je retiens de lui que quand certains voyaient la région en gris, il était de ceux, comme Pierre Mauroy, qui mettaient du bleu dans le ciel. Il avait de l’ambition pour la région. Bruno Bonduelle avait une place unique que lui seul pouvait tenir, assise sur la réussite patronale qui avait été la sienne. Il nous revient collectivement de reprendre son flambeau et à sa suite de voir les choses en grand pour la région. »

« C’est quelqu’un qui a beaucoup fait bouger les choses, ne serait-ce que sur Lille métropole. »
Jean-René Lecerf, ex président du département du Nord

« On savait qu’il n’allait pas bien. C’est un grand personnage qui nous quitte. Je l’ai côtoyé longtemps puisqu’il était conseiller municipal de Marcq-en-Baroeul quand j’étais maire, élu sur ma liste. C’est quelqu’un qui a beaucoup fait bouger les choses, ne serait-ce que sur Lille métropole. Sur la volonté de sortir de l’émiettement des positions des différents maires. C’est un grand monsieur qui nous quitte, en même temps provocateur, en même temps débatteur, bâteleur.

Il a influencé des prises de conscience. La prise de conscience du caractère dérisoire des forêts.
Il a influencé des prises de conscience. La prise de conscience du caractère dérisoire des forêts dans le département du Nord et plus largement dans les Hauts-de-France. La prise de conscience du fait que si on voulait une métropole forte, il fallait que la métropole cesse d’être complètement émiettée. Ça a parfois déplu, il estimait par exemple qu’il y avait une surreprésentation des petites communes. Il a fait bouger des idées dans le monde de l’entreprise et de l‘industrie. Par exemple la volonté de concilier économie et écologie. Je l’ai entendu se plaindre cent fois de l’absence du monde de l’entreprise au sein du pouvoir politique.

C’était un homme qui avait un pouvoir de séduction important, avec qui on ne s’ennuyait pas. Un homme qui a tenté de rapprocher pouvoir économique et politique, en organisant des voyages communs. Il a emmené des grands politiques, comme Pierre Mauroy, se rendre compte de ce qui se faisait ailleurs et pouvait nous servir d’exemple. »

« Ce fut l’un des premiers grands patrons à s’engager vraiment pour les territoires de notre région » Jean-Pierre Letartre, président du Comité Grand-Lille.

« Pour moi c’est un exemple, ce fut l’un des premiers grands patrons à s’engager vraiment pour les territoires de notre région. Il fut le premier grand chef d’entreprise a avoir su créer une relation entre le monde économique et les politiques, faire en sorte que Pierre Mauroy et Martine Aubry conjuguent leurs efforts avec les patrons de la région, pour la faire grandir. C’est pour cela qu’il avait créé le Comité Grand Lille. Il était libre de parole et indépendant, il ne dépendait de personne ».

« La ferveur d’un inlassable ambassadeur » Martine Aubry, maire de Lille
« C’est une forte personnalité du monde économique qui nous quitte, lui qui a forgé une entreprise familiale devenue internationale, dont le nom a durablement marqué de son l’empreinte le Nord, notre région et bien au-delà.

Bruno Bonduelle avait la passion des débats sur les grands enjeux de développement du territoire dans lequel il est né et qu’il portait avec la ferveur d’un inlassable ambassadeur.

Homme de caractère, d’une grande fulgurance, aux idées riches, il a mis sa détermination au service de la métropole lilloise et de son développement. »

« Il a tissé un lien entre le monde politique et le monde de l’entreprise » Frédéric Motte, conseiller régional et ex-patron du Medef Hauts-de-France.

« Bruno Bonduelle était un capitaine d’industrie et un agitateur d’idées, visionnaire sur les évolutions du monde de l’entreprise, il était par exemple passionné de marketing, comme sur celui du territoire. de la métropole lilloise qu’il voulait tirer jusqu’à Arras en passant par le bassin minier. Il mettait des idées au débat, adepte du pas de côté et ensuite elles cheminaient. C’est lui par exemple qui avait porté l’idée d’accueillir des JO à Lille. Il avait tissé un lien entre le monde de l’entreprise et le monde politique au nom d’une ambition pour la métropole lilloise ».

lavoixdunord

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