Neuf ans de prison pour une Suissesse ayant tenté d’égorger deux femmes au nom du djihad

La justice suisse a condamné lundi 19 septembre à neuf ans de prison une Suissesse ayant tenté d’égorger deux femmes au nom du groupe djihadiste État islamique mais a suspendu sa peine pour qu’elle suive un traitement psychiatrique.

La jeune femme, dont le nom ne doit pas être publié à la demande du tribunal, a été condamnée par le tribunal pénal fédéral pour «tentatives répétées d’assassinat», violation de l’article de la loi fédérale interdisant les groupes Al-Qaïda et État islamique (EI) ainsi que les organisations apparentées, et pour exercice illicite répété de la prostitution.

Le 24 novembre 2020, elle avait tenté d’égorger une cliente et une vendeuse d’un grand magasin de Lugano (Sud), région italophone de Suisse, avec un couteau à pain acheté sur place. La première victime avait été grièvement blessée au cou. La seconde avait été blessée à la main et était parvenue à maîtriser l’assaillante avec d’autres personnes. Il s’agit bien de «tentatives d’assassinats à motivation djihadiste», a affirmé la présidente du tribunal Fiorenza Bergomi, en faisant notamment valoir que lors de l’attaque, la jeune femme a dit à plusieurs reprises «Allahou Akbar» (Dieu est le plus grand).

Pour la cour, elle a agi avec une totale absence de scrupules, avec un mobile et un but particulièrement odieux, et n’a fait preuve d’aucune forme de repentir, ni au cours de l’enquête, ni pendant les débats. Elle a «agi de sang-froid» et «a planifié l’acte», a assuré Fiorenza Bergomi. La cour l’a condamnée à une peine privative de liberté de neuf ans et à une amende de 2000 francs suisses et a également ordonné qu’un traitement institutionnel psychiatrique soit effectué dans un établissement fermé.

Elle a par ailleurs été condamnée à verser à la victime grièvement blessé 30.000 francs (31.000 euros) à titre de réparation du tort moral et 11.000 francs à titre de participation à ses frais d’avocat. Dans un communiqué, le Ministère public de la Confédération (procureur général) a indiqué qu’il «décidera de la suite de la procédure» dès qu’il disposera du jugement écrit et motivé.

«Peine satisfaisante»

Tenant compte du fait que les experts ont conclu à la «responsabilité restreinte» de l’accusée qui souffre de problèmes psychiatriques et au risque de récidive qu’elle présente, la cour a ordonné que la peine de réclusion soit suspendue pendant la durée du traitement. Cette durée peut être «particulièrement longue», a déclaré auprès de l’AFP l’avocat de la jeune femme, Daniele Iuliucci.

lefigaro

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