La France s’apprête à investir plus de 9 milliards d’euros dans le secteur spatial sur les trois prochaines années, enveloppe qui comprend pour beaucoup des crédits déjà votés, a annoncé Elisabeth Borne lors du Congrès international d’astronautique (IAC) à Paris.
« Au total, ce sont plus de 9 milliards d’euros que la France s’apprête à investir sur le secteur spatial dans les trois prochaines années, pour la recherche et notre industrie spatiale », a déclaré, dimanche 18 septembre 2022, la Première ministre à l’ouverture de l’IAC, qui rassemble jusqu’à jeudi plusieurs milliers de représentants de la communauté spatiale mondiale. Ces investissements « majeurs » s’inscrivent dans le cadre de la stratégie spatiale définie par le président Emmanuel Macron en février dernier, a-t-elle souligné.
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Garder l’accès à l’espace
« La première stratégie, c’est de garder avec l’Europe notre autonomie d’accès à l’espace » et pour cela « nous avons besoin de moyens forts et d’une recherche de pointe », a plaidé Mme Borne, détaillant les ambitions pour les lanceurs (Ariane 6), la compétitivité industrielle, l’exploration, le climat et la défense. L’enveloppe de 9 milliards d’euros comprend les crédits du volet spatial du plan d’investissement France 2030 (1,5 milliard d’euros), ceux de la trajectoire de la loi de programmation pour la recherche votée jusqu’en 2030, les moyens « massifs » pour le Cnes (Centre national d’études spatiales) ainsi que ceux de la loi de programmation militaire 2019-2025 (5 milliards d’euros).
Est également incluse la prochaine contribution française au budget de l’Agence spatiale européenne (ESA), qui sera voté lors de la conférence ministérielle, en novembre, à Paris. Le budget exact de la France sera déterminé à cette occasion, a-t-on précisé à Matignon.
Programme d’ici la fin de l’année
L’ESA compte demander à ses 22 Etats membres environ 18 milliards d’euros pour financer ses programmes sur les trois prochaines années. Le président du Cnes, Philippe Baptiste, a salué une « véritable ambition de l’Etat pour le spatial qui se concrétise par cette trajectoire » chiffrée. « C’est une enveloppe ambitieuse, avec presque 25% d’investissements supplémentaires par rapport aux trois dernières années », a-t-il dit à l’AFP.
L’enveloppe donnée par l’exécutif va « permettre à tout l’écosystème spatial (Cnes, industrie spatiale et communauté scientifique) de trouver la façon la plus efficace d’engager des crédits d’ici à la fin de l’année », selon Jean-Marc Astorg, directeur de la stratégie de l’agence spatiale française. Après son discours devant des milliers de délégués, la Première ministre est allée à la rencontre de responsables du Cnes, hôte de l’IAC, ainsi que de l’astronaute français Thomas Pesquet.
Sciences et Avenir