Quelle est la position idéale pour prendre son médicament ?

Une étude s’est intéressée à la rapidité d’action des médicaments. Elle dépend de la partie de l’estomac dans lequel ils atterrissent, et donc de notre position quelques minutes après l’absorption de la pilule.

« Je ne me suis jamais demandé si je le faisais bien ou mal, mais maintenant j’y penserai certainement à chaque fois que je prendrai une pilule, » sourit Rajat Mittal, premier auteur de l’étude, publiée dans Physics of fluids. Grâce à un modèle baptisé « StomachSim », les chercheurs ont reproduit le fonctionnement de l’estomac et testé quatre positions : debout, couché sur le dos, sur le côté droit et sur le côté gauche.

Vite, vers l’intestin grêle !

« Notre estomac fonctionne principalement comme un broyeur, un mélangeur et un tamiseur d’aliments », explique le chercheur, à Sciences et Avenir. C’est dans la partie inférieure que le broyage est le plus efficace. Cependant si le médicament tombe trop au fond de l’estomac, son potentiel d’action n’est pas optimal. C’est notamment le cas lorsqu’on est debout ou couché sur le dos.

En effet, la quasi-totalité de l’absorption des nutriments de l’alimentation comme de l’agent pharmaceutique actif (API) d’un médicament se fait juste après l’estomac, dans le duodénum, première partie de l’intestin grêle. Mais pourquoi ? « Les parois de l’intestin grêle présentent des caractéristiques anatomiques qui permettent d’absorber ces nutriments et de les acheminer vers notre corps et vers la circulation sanguine, » rappelle Rajat Mittal. L’idéal est donc que la pilule atterrisse près de la jonction estomac/intestin grêle, située sur notre droite.

D’après les chercheurs, être couché sur le côté droit permettrait ainsi de raccourcir aussi bien le délai de dissolution du médicament que son arrivée dans l’intestin grêle. Dans cette position, le cachet met 10 minutes pour accéder à l’intestin : 10 fois moins de temps que si on est couché sur le côté gauche.

 Crédit : Bruno Bourgeois/Sciences et Avenir

les effets des maladies gastriques

« L’étude de la dissolution des médicaments n’est qu’un début. Nous nous concentrons sur l’application de StomachSim pour d’autres projets, notamment la meilleure compréhension des maladies gastriques, » précise Rajat Mittal. A titre d’exemple, la gastroparésie neuropathique affecte la fréquence des contractions de l’estomac, diminuant ainsi grandement la vitesse de dissolution des médicaments.

Les résultats de cette étude témoignent de l’importance de la position après absorption d’un cachet, en particulier pour les personnes souffrant d’un dysfonctionnement de l’estomac. 

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