Syndrome de tako-tsubo : le cœur presque brisé par la douleur

Après un choc émotionnel, il arrive que le cœur se contracte de façon anormale, en général 24 heures après le traumatisme. C’est le syndrome de tako-tsubo, aussi nommé « cardiopathie de stress ».

Après un choc émotionnel – perte brutale du conjoint, agression violente, accident de la route -, il arrive que le muscle cardiaque se contracte de façon anormale, en général 24 heures après le traumatisme. La douleur dans la poitrine est si intense que la personne qui en souffre doit être hospitalisée en urgence. C’est le syndrome de tako-tsubo, ou cardiopathie de stress. « On doit s’assurer au plus vite qu’il ne s’agit pas d’un infarctus : grâce aux examens d’imagerie, on vérifie que les artères cardiaques ne sont pas bouchées », explique le cardiologue Antoine Sauguet, du Centre de la douleur thoracique à la clinique Pasteur à Toulouse.

Le cœur qui prend une forme très spécifique d’amphore ou de piège à poulpe

L’échographie révèle que le cœur a pris une forme très spécifique d’amphore ou de piège à poulpe (traduction littérale du japonais tako-tsubo). Si le tako-tsubo n’est pas directement fatal, et guérit spontanément en quelques jours à quelques semaines, il n’en est pas moins dangereux à cause de ses éventuelles complications. « On redoute que la contraction anormale du cœur n’engendre un trouble du rythme qui peut, lui, entraîner un arrêt cardiaque. Le patient reste à l’hôpital sous surveillance une semaine », poursuit le cardiologue.

Sous stress, le ventricule gauche se déforme à chaque contraction en prenant une forme de « piège à poulpe », peu efficace pour pomper le sang. Crédit : CLEVELAND CLINIC 2021

Tout le monde, à tout âge, peut être touché par un tako-tsubo

Qui peut être touché ? Tout le monde, à tout âge, y compris des personnes en très bonne santé. « Et davantage lorsqu’on a déjà subi un tako-tsubo. C’est le seul facteur de risque identifié à ce jour, sans qu’on comprenne pourquoi « , précise Antoine Sauguet. De même qu’on ne s’explique pas que neuf personnes touchées sur dix soient des femmes de plus de 50 ans. D’ailleurs, le mécanisme à l’origine du tako-tsubo reste lui-même mystérieux. On suppose que face à un événement traumatisant, les cellules nerveuses déchargent dans le sang une quantité phénoménale de catécholamines, des molécules qui régulent le rythme cardiaque et la pression artérielle, lesquelles entraînent une cascade de réactions qui s’achève avec des anomalies de contraction mimant un infarctus.

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