Russie : plus de 1 300 personnes arrêtées dans des manifestations anti-mobilisation

Plus de 1 300 personnes ont été arrêtées mercredi dans des dizaines de villes de Russie lors de manifestations improvisées contre la mobilisation partielle pour l’offensive en Ukraine, décrétée plus tôt dans la journée par le président russe.

Au moins 1 341 personnes ont été arrêtées mercredi 21 septembre en Russie lors de manifestations improvisées contre la mobilisation partielle pour l’offensive en Ukraine, annoncée dans la matinée par le président Vladimir Poutine, selon un décompte encore provisoire établi par l’ONG russe OVD.

Cette organisation, qui assure depuis plusieurs années le suivi des manifestations et le décompte des arrestations, assure que les mobilisations ont eu lieu dans au moins 38 villes du pays. Il s’agit des plus importantes protestations en Russie depuis celles ayant suivi l’annonce de l’offensive de Moscou en Ukraine, fin février.

Les journalistes de l’AFP à Moscou on vu au moins 50 interpellations sur l’une des artères centrales de la capitale. À Saint-Pétersbourg, la deuxième ville de Russie, un bus entier de personnes arrêtées a été emmené par la police dans le centre.

Les manifestants scandaient « Non à la guerre ! » et « Pas de mobilisation ! ».

« Tout le monde a peur. Je suis pour la paix et je ne veux pas avoir à tirer. Mais c’est très dangereux de sortir maintenant, sinon il y aurait eu beaucoup plus de gens », a expliqué Vassili Fedorov, un étudiant manifestant dans l’ancienne capitale impériale et arborant un emblème pacifiste sur sa poitrine.

« Non à la guerre ! »
Alexeï Zavarki, 60 ans, regrette la réponse policière immédiate aux rassemblements.

« Je suis venu participer, mais il semblerait qu’ils ont déjà embarqué tout le monde », dit-il, avant d’ajouter: « Je ne sais pas où nous allons, ce régime a signé son arrêt de mort, détruit la jeunesse ».

« Pourquoi servez-vous Poutine ? Un homme assis sur son trône depuis vingt ans ! », crie un autre manifestant en direction de la police.

« J’ai peur pour moi, pour mon frère qui a 25 ans et qui a fait son service militaire. Il peut être appelé », explique Oksana Sidorenko, étudiante. « Pourquoi mon avenir est-il décidé à ma place ? »

Alina Skvortsova, 20 ans, espère elle que les Russes commencent à « comprendre » la nature de l’offensive du Kremlin en Ukraine. « Dès qu’ils auront vraiment compris, ils sortiront dans la rue, malgré la peur ».

Dans une adresse à la nation mercredi matin, Vladimir Poutine a décrété une mobilisation partielle des réservistes russes pour l’offensive en Ukraine et assuré qu’il était prêt à utiliser « tous les moyens » dans son arsenal face à l’Occident.

AFP

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