Les Bleus chassent les nuages

Dominatrice tout au long de sa dernière soirée à domicile avant le Mondial, l’équipe de France a retrouvé le chemin du succès face à l’Autriche (2-0), jeudi soir, et s’est rassurée malgré un paquet d’absents. Olivier Giroud est, au passage, devenu le plus vieux buteur de l’histoire du pays. Prochaine étape : Copenhague, dimanche.

Alerte : semaine agitée pour une rentrée libérée. Un Stade de France blindé, un taux de possession de balle hissé à plus de 60%, une vingtaine de patates lâchées contre quatre petites, non cadrées, concédées, des bizuths (Fofana, Badiashile) décomplexés… Alors qu’on disait les Bleus potentiellement secoués par un contexte global puant, entre négociations sur leurs droits à l’image, différentes polémiques à gérer et une liste d’éclopés géante, il n’en a finalement rien été. Déjà larguée de la course au Final Four d’une Ligue des nations dont elle est pourtant tenante du titre, l’équipe de France s’est pointée jeudi soir face à son public, qu’elle ne reverra pas avant de filer se rouler dans les dunes, et ne s’est pas fait de nœuds au cerveau, retrouvant d’abord une solidité défensive que l’on n’avait plus vue depuis plusieurs mois et un relâchement offensif qui a tenu quasiment tout au long de la nuit (2-0).

Au milieu du cadre, un homme a évidemment attiré un peu plus les regards que les autres, sans trop qu’on sache exactement ce qu’il est venu jouer sur ce rassemblement de septembre dans la tête de son sélectionneur : placé aux côtés de Kylian Mbappé à l’avant d’un 3-4-1-2 tricolore réinstallé, Olivier Giroud, qui se dit prêt à aller au Qatar pour jouer un rôle de plan B, a de nouveau fait du Olivier Giroud et a été précieux dans son rôle multiple. Trop court pour profiter d’une belle ouverture de Benoît Badiashile en début de match (7e), le lampadaire du Milan a ensuite, dans un premier acte à sens unique, parfaitement servi un Mbappé maladroit face à Pentz (26e), subtilement remisé un ballon aérien en direction d’un Tchouaméni dont le ciseau a bouclé sa course sur la barre autrichienne (36e) et tiré deux flèches hors cadre. Sous le nez d’une Autriche aussi accrocheuse que peu dangereuse, la bande à Deschamps a ouvert les portes pour rentrer aux vestiaires avec les poches pleines, mais a, comme en juin, à Vienne, fait briller le dernier rempart de Rangnick, sans oublier quand même que Youssouf Fofana aurait pu conclure un beau mouvement avant la pause (45e).

Giroud, le record de l’ancien

Les nuages n’étant jamais trop loin des Bleus ces derniers temps, Didier Deschamps a quand même vu deux nouveaux soldats – Jules Koundé, touché à l’ischio-jambier gauche, et Mike Maignan, alerté par son mollet gauche – lâcher physiquement lors des 45 premières minutes, mais aussi Kylian Mbappé faire (enfin) sauter le coffre autrichien juste avant l’heure de jeu au bout d’un slalom tout en puissance dans la foulée d’un bon ballon gratté par Giroud dans le rond central (1-0, 56e). L’équipe de France, qui a ajusté son organisation sans ballon au fil de la rencontre après quelques séquences bancales lors de la première période, a ensuite refusé de souffler, Giroud passant tout près d’arracher un penalty avant de décoller pour couper toutes dents dehors un centre envoyé côté droit par un Griezmann platine subtilement décalé par Fofana (2-0, 65e). Désormais plus vieux buteur de l’histoire du pays à 35 ans et 357 jours, le numéro 9 a alors pu céder sa place à Christopher Nkunku là où Ousmane Dembélé est venu attraper la place de meneur de jeu de Griezmann pour les dix dernières minutes. Relâché par la tournure de la soirée, Didier Deschamps a également laissé Randal Kolo Muani enfiler sa première cape avant de souffler : après quatre accrocs, son équipe de France a retrouvé le chemin du succès et saute de son strapontin de dernière de son groupe.

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