La classe politique n’est pas convaincu par la déclaration de Félix Tshisekedi, qui, invité sur RFI et France 24, a affirmé que les prochaines élections générales se tiendront bien en décembre 2023.
Des élections en RDC en décembre 2023 ? « J’y crois », a répondu le président congolais Félix Tshisekedi, invité de RFI et France 24 vendredi 23 septembre. Des propos qui n’ont pas manqué de faire réagir dans le pays, où tous ne partagent pas l’optimisme du chef de l’État.
À commencer par Delly Sesanga, le président du parti d’opposition Envol. Il émet des réserves sur les déclarations présidentielles : « S’il était optimiste, il n’aurait pas démultiplié avec son camp politique autant de manœuvres qui organisent la fraude autour de tous les piliers de ce processus, à savoir la Céni (la Commission électorale, NDLR), la Cour constitutionnelle et la loi sur les élections qui ont été totalement conçues dans l’unique objectif de tricher, d’avoir une fraude à grande échelle », assène-t-il.
Selon lui, les demandes de l’opposition de voir les résultats publiés bureau par bureau à la criée, l’indépendance de la Cour constitutionnelle et le respect de sa composition « n’ont pas été respectées ». Mais « il est encore temps effectivement de corriger ces éléments afin d’aller à ces élections dans le délai », tempère-t-il.
« Ces vices entachent déjà le processus électoral »
Du côté du PPRD, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie, de l’ancien président Joseph Kabila, Patrick Nkanga, le rapporteur du bureau politique, estime que l’enjeu ne réside pas vraiment dans le calendrier. « Il ne s’agit pas d’une question de date. Il s’agit avant tout d’une question de crédibilité et de transparence du processus », estime-t-il. « Ce qui nous importe, c’est de savoir de quelle manière seront organisées ces élections afin que le choix du peuple puisse être respecté et garanti. »
Tout comme M. Sesanga, il évoque des problèmes avec la Céni et la Cour constitutionnelle, « compte tenu de leur rôle dans le contentieux électoral et dans le contentieux de candidature et de résultats ». Et selon, l’heure n’est pas au choix de la date des élections générales, car aujourd’hui, les « griefs » qu’il dénonce « demeurent inchangés ». « Un vice est un vice et les vices pour nous demeurent. Et ces vices entachent déjà le processus électoral », conclut-il.
RFI