L’Association Touche pas à mon enfant a appelé à dénoncer les criminels et à protéger les enfants victimes de violence en leur évitant la stigmatisation ou de leur faire endosser la responsabilité du crime qu’ils ont subi, soulignant que la protection des enfants est une responsabilité de tous. Dans un communiqué, l’ONG a indiqué avoir «suivi ce qui est arrivé à Meryem, la fille tuée dans le village de Boumia, province de Midelt, notamment son viol et la grossesse qui s’en est suivie, ainsi que son avortement clandestin qui a précipité sa mort», tout en s’interrogeant sur les raisons pour lesquelles ce viol n’a pas été signalé par la mère et l’absence de poursuites à l’encontre du violeur.
Afin de mettre définitivement fin à ce type de crimes contre l’enfance violée, l’ONG exhorte les familles des mineures victimes de viol à leur faire subir, après un certain délai, de nouveaux examens de dépistage de grossesse et à les entourer des soins nécessaires pour préserver leur vie. Il faut aussi visiter les victimes à leur domicile pour leur assurer un suivi psychologique et évaluer leur situation globale au sein de leur famille et environnement, afin de leur épargner toute forme de stigmatisation ou d’humiliation et les accompagner pour dépasser les séquelles psychologiques découlant de leur calvaire, ajoute-t-on.
Maroc : Colère des ONG suite au décès d’une mineure à cause d’un avortement clandestin
«Les mineures victimes de viol ayant engendré une grossesse subissent une pression intenable de la part de leurs proches et de la société», fait observer l’association, notant que «leur sort consiste soit à être séquestrée par leur famille à la maison ou, plus particulièrement, dans leur chambre, afin que les connaissances ou voisins ne sachent rien de leur grossesse, comme si elles en étaient les responsables». L’ONG fait remarquer que les victimes sont soit «punies et humiliées» par leurs familles, soit soumises de force à l’avortement afin d’étouffer l’affaire pour préserver l’honneur de la famille fut-ce au prix de leur vie.
«L’honneur est bafoué lorsqu’on se tait, lorsqu’on se cache et on laisse courir un criminel. L’on devient ainsi complice de tout crime qu’il commet», souligne l’ONG. Et l’association de s’interroger : «Qui doit rendre des comptes dans cette équation qui met à nu une faillite morale et intellectuelle au sein des victimes et de leurs familles ? Quid de notre société marocaine, d’une société de droit par rapport à la protection de nos enfants ? Et où sont les lois qui tardent à être actualisées et adaptées aux dispositions des conventions internationales que le Maroc a signées et défendues à l’international ?»
YABI