La Citéco, un hôtel Renaissance en réalité augmentée

Ancienne succursale de la Banque de France à Paris, l’hôtel Gaillard abrite aujourd’hui le musée de l’économie. La visite de ce qui était à l’origine un hôtel particulier d’inspiration Renaissance bénéficie depuis peu d’une expérience de réalité augmentée.

Difficile de rater cet hôtel particulier aux allures de château de la Loire, place du général Catroux à Paris. L’architecture tranche un brin sur l’ambiance haussmannienne. C’est l’hôtel Gaillard, résidence du banquier Emile Gaillard (1821-1902) qui l’a fait construire en 1882 en prenant pour modèle les châteaux de Blois et Fontainebleau, pour l’extérieur comme les intérieurs. Le site a ensuite hébergé une succursale de la Banque de France jusqu’en 2006 avant de devenir Citéco, le Musée de l’économie, en 2019. Les expositions (comme celle du trésor de Beaurains depuis septembre 2022) se tiennent dans l’ancienne salle des coffres bâtie sur l’emplacement de la cour intérieure d’origine. Au-dessus se trouvent les appartements d’Emile Gaillard. Depuis cet été, leur visite peut se faire en réalité mixte.

Conçue par le studio RealCast, l’expérience dure une vingtaine de minutes, organisée comme une chasse aux objets servant de prétexte à admirer la décoration intérieure, des détails architecturaux, à apprendre des anecdotes, de pièces en pièces.

Des objets virtuels en 3D
Le visiteur est pour cela équipé d’une visière de réalité augmentée, c’est-à-dire un écran transparent qui ne le coupe pas de l’environnement, au contraire d’un casque de réalité virtuelle, et permet d’afficher des objets virtuels en 3D par-dessus les murs, les portes, dans des cheminées, au milieu d’une pièce réelle. Il peut manipuler les objets numériques, voir pour cela ses mains modélisées et animées en temps réel à travers la visière.

Le parcours commence au pied de l’escalier principal, sur les marches duquel apparaissent des bougies virtuelles. C’est un petit buste animé en pierre d’Emile Gaillard, tout aussi virtuel et flottant dans l’air, qui sert de guide. Le visiteur, lui, est censé incarner Frédéric Chopin. Le musicien a été le professeur de piano du maître des lieux, mais est décédé bien avant de connaître l’hôtel particulier, en 1849.

L’illusion pour le visiteur de jouer la mazurka
L’expérience implique alors de débusquer derrière des éléments de décors virtuels une clef, une partition, une chandelle, qui serviront en fin de visite, tandis qu’Emile Gaillard, précédant toujours le visiteur, pointe mine de rien la finesse d’une sculpture, le détail d’une porte, des éléments de mobilier ou une belle salle de bain entre deux chambres.

Tout se termine dans la vaste salle de réception de la résidence. Là, un piano apparaît par le biais de la visière. Au visiteur d’aller y placer la partition, de l’éclairer avec la bougie et d’ouvrir l’instrument avec la clef. Il pourra alors avoir l’illusion, un moment, que c’est lui qui joue la mazurka en la mineur dédiée à Emile Gaillard et qui résonne dans la pièce tandis que les touches du clavier s’actionnent et que défilent les crédits de cette expérience immersive.

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