Photothérapie dynamique : détruire les cellules cancéreuses en les illuminant

Une technique novatrice consiste à faire absorber par les cellules cancéreuses une molécule capable de les détruire quand elles sont exposées à la lumière. Elle permet également de guider le chirurgien dans ses gestes lors d’une opération.

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Le laser guide le chirurgien dans l’ablation d’un glioblastome (cancer du cerveau), au CHU de Lille.

PTD, trois lettres mal connues, mais porteuses de solides espoirs thérapeutiques face au cancer. La PTD (photothérapie dynamique, en anglais PDT) est aujourd’hui déjà utilisée « en routine » au lieu de la chirurgie face à certaines lésions précancéreuses de la peau, mais aussi dans le cadre de recherches pour vaincre d’autres types tumeurs : cerveau, poumon, ovaires, foie, pancréas. La preuve avec différents travaux évoqués par la centaine de spécialistes français réunis lors de la troisième journée nationale de la PTD, organisée à Toulouse à l’automne 2021 sous l’égide de la Société francophone de photonique médicale.

« Le principe de la PTD repose sur une interaction chimique entre trois éléments : un produit photosensibilisant, de l’oxygène et de la lumière « , résume Serge Mordon, ancien directeur de l’unité Inserm Onco-ThAI (thérapie laser assistée par l’image pour l’oncologie) basée à Lille. Il est l’un des meilleurs spécialistes en France de cette approche née outre-Atlantique à la fin des années 1970 avec les travaux du cancérologue américain Thomas Dougherty. Les mécanismes d’action de la PTD – toujours en cours d’exploration – semblent liés à l’immunité.

Cette technique, initialement testée dans le cancer de l’œsophage et de la prostate et dans la dégénérescence maculaire liée à l’âge, fait aujourd’hui l’objet de près de 500 essais cliniques à travers le monde. En pratique, il s’agit de faire absorber par des cellules cancéreuses un photosensibilisant, une molécule non toxique administrée soit par voie locale (directement appliquée en crème sur la peau), soit par prise orale ou en injection intraveineuse.

Des molécules ciblant spécifiquement la tumeur

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