La « police unique » chargée de la sécurité sanitaire des aliments, annoncée pour le 1er janvier prochain, sera renforcée par la création de 90 postes, s’ajoutant aux 60 « transférés » depuis la DGCCRF, a indiqué le ministère de l’Agriculture lundi dans son projet de budget 2023.
Les récents scandales des pizzas Buitoni contaminées à la bactérie E. coli ou des Kinder à l’origine d’une épidémie de salmonellose ont suscité des inquiétudes sur les conditions sanitaires dans les usines, et sur les contrôles menés tant par les industriels que par les agents de l’État, dont les effectifs ont fondu depuis quinze ans, selon les syndicats.
Mi-mai, le ministère de l’Agriculture avait annoncé récupérer cette compétence de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), sous tutelle de Bercy, et avec elle une soixantaine d’agents affectés à ces missions.
S’y ajouteront « 90 ETPT (équivalents temps plein travaillés, ndlr) supplémentaires en 2023 chargés de +la sécurité sanitaire des végétaux, des animaux et de l’alimentation+ », a indiqué le ministère dans son projet de budget 2023. Ils rejoindront les services départementaux des contrôles, portant l’effectif total à 150 agents.
Sur les six milliards de budget total projetés pour 2023, 11% seront consacrés à la « sécurité et qualité sanitaires de l’alimentation », détaille le ministère.
Plus largement, « le PLF 2023 (projet de loi de finances, ndlr) prévoit une augmentation significative des moyens du ministère dans les domaines de la sécurité sanitaire des aliments, de la santé et de la protection animales, de la santé des végétaux et de la qualité de l’alimentation, avec 655 millions d’euros, soit une hausse de 7% ».
Le premier syndicat de la DGCCRF, Solidaires CCRF&SCL, avait dénoncé en mai la « casse » et le « sacrifice d’un bouc émissaire administratif » pour masquer les défaillances de l’agroalimentaire, les contrôles reposant largement sur les procédures internes des industriels.
La DGCCRF, qui compte environ 2.500 agents dont 1.800 enquêteurs, avait « perdu 1.000 emplois en quinze ans », rappelait aussi le coresponsable du syndicat, David Sironneau.
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